(Washington) Le chef d’état-major de l’armée de Terre aux États-Unis a quitté ses fonctions vendredi, laissant une deuxième branche de l’armée sans l’un de ses hauts responsables, à cause du blocage des nominations de militaires mené par un sénateur républicain.

Plus de 300 nominations sont bloquées au Sénat depuis plusieurs semaines par Tommy Tuberville (Alabama), qui proteste contre les efforts déployés par l’armée pour garantir un égal accès à l’avortement à tous ses personnels.

Le Sénat peut passer outre cette obstruction en organisant un vote sur chaque nomination, mais le processus devient alors beaucoup plus long que la procédure habituelle permettant de les approuver à unanimité, sans vote.

Le parlementaire de l’Alabama exige que le Pentagone cesse sa politique d’aide financière aux militaires qui doivent voyager pour avorter, depuis que des États ont supprimé le droit à l’avortement après la décision de la Cour suprême l’an dernier.

« Malheureusement, pour la première fois dans l’histoire du département de la Défense, deux de nos services fonctionnent sans un chef approuvé par le Sénat », a regretté vendredi le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin lors d’une cérémonie marquant le départ du général James McConville de ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de Terre.

Ce dernier doit être remplacé par le général Randy George, actuel vice-chef d’état-major de l’armée de Terre, qui va cumuler les deux fonctions et assurer l’intérim jusqu’à sa nomination.

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Le général Randy George

Le prestigieux corps des Marines se trouve également sans chef confirmé par le Sénat depuis le 10 juillet.

« Cette incapacité à nommer les chefs de nos armées affaiblit l’état de notre préparation militaire », a estimé le secrétaire à la Défense.

Le problème risque d’empirer car d’autres militaires américains de haut rang s’apprêtent à quitter leurs fonctions, notamment le chef des opérations navales et le responsable des chefs d’état-major interarmées.