(Mojave National Preserve) Les pompiers, aidés par la pluie, tentent de contenir un immense incendie qui a balayé le désert californien jusqu’au Nevada et menace les célèbres arbres de Josué de la région.

L’« incendie de York » qui a éclaté vendredi dernier est le plus important de Californie cette année. Mercredi matin, il avait consumé plus de 333 kilomètres carrés de terres et était contenu à 30 %, ont déclaré des responsables.

Les conditions météorologiques humides de la « mousson du sud-ouest des États-Unis » ont apporté mardi après-midi des pluies brèves, mais abondantes, en particulier à l’extrémité sud de l’incendie, et ont limité sa propagation au minimum, ont fait savoir des responsables. Des conditions similaires étaient observées mercredi, mais un temps plus sec devait être de retour jeudi.

PHOTO DAVID SWANSON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un membre de l’équipe Hotshot, où se trouvent les pompiers les plus expérimentés, procède au brûlage contrôlé de certaines parties de la réserve nationale de Mojave, le 30 juillet.

Les quelque 400 pompiers qui luttent contre l’incendie ont dû équilibrer leurs opérations avec des préoccupations concernant la perturbation de l’écosystème fragile de la réserve nationale de Mojave, une aire protégée dans le comté de San Bernardino.

Les sapeurs ont défriché et taillé des lignes de feu sans utiliser de bulldozers afin de réduire l’impact dans la région écologiquement sensible, qui abrite quelque 200 plantes rares.

L’incendie a pris naissance près de la région éloignée de Caruthers Canyon de la vaste réserve de terres sauvages, a traversé la frontière de l’État jusqu’au Nevada, dimanche, et a envoyé de la fumée plus à l’est dans la vallée de Las Vegas.

L’incendie s’est déclaré sur des terres privées dans la réserve, mais la cause n’est pas encore connue. Moins de 3 % des terres de la réserve de 6475 km2 appartiennent à des propriétaires privés.

Des siècles pour reboiser

Bien qu’il s’agisse de l’un des plus grands parcs nationaux des États-Unis en dehors de l’Alaska et d’Hawaii, la grande majorité des 880 000 visiteurs de la réserve nationale de Mojave l’année dernière ne faisaient que passer entre le sud de la Californie et Las Vegas.

Le paysage désertique est varié – des montagnes, des canyons aux dunes de sable et des mesas, en passant par les forêts d’arbres de Josué et les cônes de scories volcaniques – et compte environ 10 000 tortues du désert menacées.

Certaines des plantes de la réserve peuvent mettre des siècles à se remettre de la destruction. Les forêts de pins pignons et de genévriers pourraient mettre à elles seules environ 200 à 300 ans à revenir.

Les broussailles noires et les arbres de Josué – qui ne poussent que dans le désert de Mojave – ne reviendront probablement pas après cet incendie catastrophique, a expliqué Ileene Anderson, scientifique principale au Centre pour la diversité biologique.

L’« incendie du dôme » de 2020 dans une autre partie de la réserve nationale avait déjà détruit environ 1 million d’arbres de Josué.

Dans le Nevada voisin, le feu est entré dans le plus récent monument national de l’État, Avi Kwa Ame, a déclaré Lee Beyer, porte-parole du Service américain des forêts. Mais le nombre d’hectares brûlés dans les limites du vaste monument du sud du Nevada n’était pas encore connu.

Le président Joe Biden avait créé ce monument en mars, protégeant en permanence la région montagneuse du désert considérée comme sacrée par certaines nations autochtones. La zone s’étend sur plus de 202 300 hectares et comprend Spirit Mountain, un sommet au nord-ouest de Laughlin appelé « Avi Kwa Ame » par la nation de Fort Mojave et inscrit au registre national des lieux historiques américains.