(Washington) Le président américain Joe Biden a accepté lundi de recevoir le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou d’ici à la fin de l’année aux États-Unis, signe d’un apaisement des tensions entre leurs deux administrations.

Il s’agirait de la première réunion entre les deux chefs d’État depuis le retour de Benyamin Nétanyahou fin 2022 à la tête du gouvernement israélien.

« Le président Biden a invité le premier ministre pour une réunion bientôt aux États-Unis. Le premier ministre a accepté », a indiqué lundi le bureau de M. Nétanyahou dans un communiqué, évoquant un entretien téléphonique « long et chaleureux » entre les deux hommes.

Le communiqué de la Maison-Blanche, publié plusieurs heures après, ne mentionnait quant à lui aucune rencontre ou invitation.

Interrogé au sujet de cette invitation par des journalistes, un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, a indiqué que MM. Biden et Nétanyahou étaient « tombés d’accord pour se rencontrer, probablement avant la fin de l’année », peut être « durant l’automne ».

Cependant, il a refusé de préciser si cette réunion se tiendrait à la Maison-Blanche ou ailleurs, indiquant que « les détails » étaient encore en discussion.

L’annonce de cette invitation survient le jour même où le président israélien Isaac Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire, s’est envolé pour Washington, où il a été convié par M. Biden.

Gouvernement « extrémiste »

Les relations entre les États-Unis et Israël, se sont détériorées depuis le retour au pouvoir de M. Nétanyahou en décembre.

M. Biden a notamment critiqué le projet de réforme judiciaire controversé du gouvernement Nétanyahou, l’un des plus à droite de l’histoire du pays, et qui a entraîné des manifestations massives depuis plusieurs mois.

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Manifestation à Tel-Aviv le 15 juillet

« C’est l’un des gouvernements […] les plus extrémistes que je n’ai jamais vu » en Israël, avait déclaré début juillet le président américain.

Lors de la conversation téléphonique entre les deux dirigeants, M. Nétanyahou « a tenu au courant le président américain au sujet de la loi qui devrait être adoptée la semaine prochaine devant le Parlement, et son intention d’essayer […] d’obtenir un large soutien public […] pour le reste du processus » législatif, a indiqué lundi le bureau du premier ministre.

Selon la Maison-Blanche, Joe Biden a réitéré à cette occasion « le besoin d’obtenir le consensus le plus large possible », soulignant que le « partage de valeurs démocratiques communes a toujours été et doit rester la marque de fabrique de la relation États-Unis Israël », précise le communiqué.

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Joe Biden et Benyamin Nétanyahou se serrent la main lors d’une rencontre à Jérusalem, en mars 2016.

Le démocrate a également fait part de « ses préoccupations face à la poursuite de l’expansion des colonies juives » et a insisté sur « la nécessité de prendre des mesures pour préserver la viabilité » d’un futur État palestinien, poursuit-elle.

À la question de savoir pourquoi il n’avait pas encore invité M. Nétanyahou à Washington, M. Biden avait répondu plus tôt en juillet à la chaîne de télévision américaine CNN qu’il avait « d’autres contacts », comme M. Herzog.

M. Herzog doit s’adresser aux deux chambres du Congrès réunies en session plénière lors de sa visite mardi et mercredi.

Benyamin Nétanyahou, qui a remporté avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et d’extrême droite les élections de novembre 2022, est accusé de corruption dans une série d’affaires.