(Washington) Mike Pence, Chris Christie, Doug Burgum… trois républicains s’apprêtent à se lancer cette semaine dans la course à la Maison-Blanche, rejoignant un champ de candidats de plus en plus fourni à droite – ce qui pourrait favoriser Donald Trump.  

Contrairement à 2016, quand le milliardaire avait provoqué la stupeur en remportant l’investiture républicaine, puis l’élection, l’ancien président surfe cette fois-ci en tête des intentions de vote dès le départ.

Mais la logique reste la même : une primaire républicaine avec une dizaine de candidats, tous soucieux de barrer la route au septuagénaire, risque in fine d’entraîner une dispersion des voix, au profit de l’ancienne vedette de la téléréalité.

« Marionnette de Poutine »

L’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, candidat malheureux en 2016, devrait descendre dans l’arène mardi.

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L’ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie

Ex-conseiller de Donald Trump, le sexagénaire a coupé les ponts après l’assaut du Capitole. Et semble vouloir faire des attaques contre Donald Trump, que certains sont réticents à lancer au risque de froisser sa base, sa marque de fabrique.

« C’est la marionnette de Poutine », a lancé Chris Christie après des propos très ambigus de Donald Trump sur la guerre en Ukraine. Il n’hésite pas non plus à moquer l’ancien président, récemment inculpé, pour ses nombreuses affaires.  

« En attaquant Trump sans relâche, la campagne de Christie va sûrement s’attirer beaucoup de couverture médiatique, ce qui pourrait lui réussir », souligne John Ellis, expert en politique américaine, à l’AFP.

Chris Christie a aussi suggéré que l’ancien président pourrait avoir « peur » de débattre avec certains de ses adversaires républicains.  

Le premier de ces échanges a été programmé le 23 août, dans le Wisconsin.

« Plus on est fous »

Mercredi, les rangs des prétendants à l’investiture républicaine devraient encore grossir avec l’entrée en lice de l’ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence.

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L’ex-vice-président des États-Unis Mike Pence

Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016.

Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à cause de l’assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.  

La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un « traître ».

À toutes ces candidatures devrait s’ajouter celle du gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, très peu connu dans le pays. Le tout, pour le plus grand plaisir de Donald Trump.  

« Plus on est fous, plus on rit », lançait-il sur Fox News après l’entrée dans la course de la seule femme candidate chez les républicains, Nikki Haley.

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L’ex-ambassadrice des États-Unis à l’ONU Nikki Haley

Le lancement de campagne de Mike Pence risque moins de parasiter la candidature de l’ancien président que celle de Ron DeSantis, actuellement deuxième dans les sondages, après Donald Trump.  

Comme l’ancien vice-président, le gouverneur de 44 ans mise lui aussi sur un discours très conservateur, quoique plus offensif.

Déjouer les prédictions ?

Principal rival de Donald Trump, Ron DeSantis espère pouvoir déjouer les prédictions.

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Le gouverneur de la Floride Ron DeSantis

Selon les observateurs, il mise sur le fait que l’ancien président sera finalement mis hors-jeu par la multiplication des menaces juridiques qui pèsent contre lui.

La stratégie consiste essentiellement à amadouer les nombreux militants de Donald Trump en évitant de le critiquer trop frontalement – jusqu’à ce que l’ex-dirigeant de 76 ans soit contraint de se retirer de la course.  

Un pari audacieux. Le tribun, dont la chute a été mille fois annoncée, a survécu jusqu’ici à tous les scandales. Comme si, à force d’accumulation, ils n’avaient plus d’effet sur sa popularité.  

« Les prétendants à la primaire républicaine peuvent faire de leur mieux, mais si des accusations de viol (et l’assaut du Capitole) n’ont pas réussi à faire fléchir la base de Trump, ces candidats n’y parviendront pas non plus », prédit auprès de l’AFP la stratège démocrate Amani Wells-Onyioha.