(Washington) La moitié des habitants de Chicago ont été témoins de violences par arme à feu une fois atteint l’âge de 40 ans, selon une vaste étude publiée mardi, qui montre également que les habitants noirs sont bien plus susceptibles d’être exposés à des tirs que les blancs.

L’étude, publiée dans la revue scientifique JAMA, a suivi plus de 2400 habitants de cette ville du nord des États-Unis, nés du début des années 1980 au milieu des années 1990.

En moyenne, les participants n’étaient âgés que de 14 ans au moment de leur première exposition à des coups de feu.

L’étude a mis en lumière d’importantes disparités entre les populations : 56 % des habitants noirs et hispaniques ont été témoins de violences par arme à feu avant leurs 40 ans, contre 25 % des habitants blancs.  

« Nous nous attendions à de hauts niveaux d’exposition aux violences par arme à feu, mais pas si hauts. Nos résultats sont franchement surprenants et inquiétants », a déclaré dans un communiqué Charles Lanfear, de l’institut de criminologie de l’université de Cambridge.  

« L’exposition à long terme à la violence par arme à feu peut contribuer à de moins bons résultats à l’école, à une espérance de vie diminuée à cause de maladies cardiaques », a-t-il souligné.

La majorité de ces expositions surviennent en tant que passants dans l’espace public, a précisé le chercheur.  

Parmi les participants à l’étude, environ 7 % des personnes noires et hispaniques avaient elles-mêmes été touchées par un tir avant 40 ans, contre 3 % des personnes blanches.  

L’étude s’est étendue sur plusieurs périodes. Durant les années 1990, les violences par arme à feu ont atteint un pic, avant de connaître une baisse progressive. Puis, depuis 2016, la ville a enregistré une nouvelle montée des violences.  

Le problème des violences par arme à feu concerne d’autres grandes villes américaines, mais est important à Chicago, troisième plus grosse ville du pays.

Selon une autre étude parue dans la revue JAMA en décembre, les jeunes hommes adultes habitant les quartiers de Chicago avec le plus fort taux de violences avaient davantage de risque de mourir par arme à feu que des soldats américains déployés durant la guerre en Afghanistan ou en Irak.  

La même chose était observée à Philadelphie, dans l’est du pays.

En 2021, près de 21 000 individus ont été tués par arme à feu aux États-Unis, soit 6,6 décès pour 100 000 habitants, selon les données des autorités sanitaires.