(Washington) La Maison-Blanche a mis la pression lundi sur les États et collectivités locales pour empêcher les expulsions de locataires en difficulté, au lendemain de l’expiration du moratoire qui les protégeait et alors que le variant Delta fait de nouveau grimper les cas de COVID-19.

Certains États du pays ont en effet pris des mesures protégeant leurs habitants jusqu’à la fin du mois, ce qui concerne environ un tiers des locataires américains, « mais dans les autres États, il faut agir », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, dans un communiqué de presse.

Plusieurs mesures ont ainsi été annoncées.  

Les équipes de la Maison-Blanche ont notamment été mises à contribution pour étudier la possibilité de suspendre les expulsions via « d’autres autorités » que le Congrès, qui, à la faveur d’une récente décision de justice, est le seul à pouvoir étendre le moratoire.

Le président Joe Biden a appelé dans le même temps l’ensemble des États et collectivités à prendre des mesures de protection des locataires « au moins pour les deux prochains mois ».

La Maison-Blanche veut surtout faire accélérer le versement aux locataires des fonds prévus début février par l’administration Biden pour les aider à payer leurs loyers. Elle prévoit ainsi d’« explorer tous les moyens dont le gouvernement fédéral dispose pour faire pression sur les États et localités pour effectuer ces distributions ».

Des raisons de bureaucratie, notamment, ralentissent considérablement ces versements. Seuls 3 milliards de dollars ont ainsi été distribués aux locataires en difficulté, sur une enveloppe totale de 46 milliards de dollars, dont 25 milliards ont déjà été envoyés aux États et collectivités locales.

PHOTO ELIZABETH FRANTZ, REUTERS

La représentante démocrate Cori Bush a passé la nuit au pied des matches du Capitole, le 31 juillet.

Plus de 10 millions de personnes aux États-Unis sont en retard sur le paiement de leur loyer, a calculé le CBPP, un institut de recherche indépendant. Et quelque 3,6 millions de locataires estiment qu’ils risquent de se faire expulser dans les deux mois, selon une étude du bureau des statistiques réalisée début juillet auprès de 51 millions de locataires.

Une trêve des expulsions a expiré samedi à minuit. Elle avait été décidée il y a près d’un an pour des raisons sanitaires liées à la pandémie de COVID-19, et plusieurs fois renouvelée.

La Maison-Blanche avait pris les parlementaires de court jeudi, en assurant que les autorités sanitaires ne pouvaient plus, pour des raisons juridiques, prolonger encore ce moratoire, et en leur demandant de légiférer en urgence. Ce que les élus ne sont pas parvenus à faire avant que la Chambre des représentants ne cesse ses travaux pour la pause estivale.