L'administration américaine a présenté mardi une vaste réforme de la loi sur la qualité de l'eau, une promesse de Donald Trump aux agriculteurs et aux promoteurs qui dénonçaient des normes environnementales trop strictes.

La nouvelle Loi sur la propreté de l'eau (Clean Water Act) doit « annuler et remplacer » celle mise en place en 2015 par l'administration Obama et saluée par les défenseurs de l'environnement. Elle limitait les rejets de pesticides ou de fertilisants sur de vastes zones humides, allant des grands fleuves aux marais situés dans des propriétés privées.

La loi avait été qualifiée d'« horrible » par le président Trump, estimant qu'elle empêchait le développement économique des régions rurales du pays, une partie importante de sa base électorale.

Objet de nombreux recours juridiques, elle n'était toutefois appliquée que dans 22 États sur 50.

La nouvelle loi, préparée par l'Agence fédérale de l'environnement (EPA), apporte une définition plus stricte des zones sous contrôle fédéral, comme les grandes voies de navigation, leurs affluents, certains lacs et réservoirs de barrage. Elle laisse aux États - aux législations parfois plus laxistes - le contrôle des cours d'eau et bassins « éphémères », créés par les précipitations, ainsi que de certains lacs artificiels.

Cette nouvelle définition « met fin à l'abus de pouvoir de la précédente administration », a affirmé le chef par intérim de l'EPA, Andrew Wheeler, un ancien lobbyiste des secteurs du charbon et de l'énergie. Les précédentes normes conféraient ce pouvoir « aux mains du gouvernement fédéral aux dépens des agriculteurs, des promoteurs et des propriétaires terriens », a-t-il ajouté.

La proposition de loi devrait être mise en application en 2019, selon l'EPA.

Lors de la cérémonie de signature au siège de l'agence fédérale à Washington, plusieurs parlementaires d'États ruraux ont salué le « bon sens » cette nouvelle loi qui « ramène l'équilibre » entre le gouvernement fédéral et les États.

« L'administration Trump fait tout pour récompenser les industries polluantes et mettre en danger nos ressources les plus précieuses », a au contraire dénoncé dans un communiqué Jon Devine, du Conseil pour la défense des ressources naturelles.

Depuis le début de son mandat, Donald Trump a défait méthodiquement le bilan environnemental des huit années de la présidence de Barack Obama.

Outre la sortie des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, l'administration républicaine a annulé un plan anti-pollution visant les centrales au charbon et lancé une procédure pour assouplir des normes antipollution de voitures après 2025. Mais la dérégulation est contestée en justice par des États, ce qui va retarder l'éventuelle entrée en vigueur des nouvelles mesures.