Le plus puissant républicain du Congrès américain, Paul Ryan, a affirmé mercredi que Donald Trump ne devait pas s'accorder de grâce présidentielle, comme le président affirme pourtant en avoir le droit, martelant que personne aux États-Unis n'est «au-dessus des lois».

Interrogé à ce sujet en conférence de presse, le président de la Chambre des représentants a admis ne pas connaître la «réponse technique» à cet épineux débat juridique avant d'ajouter: «évidemment, la réponse est qu'il ne devrait pas le faire, et que personne n'est au-dessus des lois».

Le républicain ajoute ainsi sa voix au concert de mises en garde et réactions outrées depuis que Donald Trump a affirmé lundi avoir le «droit absolu» de s'accorder la grâce présidentielle, dans un tweet évoquant l'enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et Moscou lors de la campagne présidentielle de 2016, ainsi qu'une possible «obstruction de justice» de sa part.

La qualifiant de «chasse aux sorcières», le président américain multiplie depuis des mois les critiques contre cette enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller, un ex-chef du FBI respecté par les républicains comme les démocrates.

Paul Ryan, qui quittera le Congrès en janvier 2019, a également rejeté l'hypothèse qu'un espion américain avait infiltré l'équipe de campagne de Donald Trump, contrairement à ce que le président martèle depuis des semaines.

Après avoir été informés directement par le patron du FBI Christopher Wray, le chef du renseignement américain Dan Coats ainsi que le numéro deux du ministère de la Justice Rod Rosenstein sur ce dossier, des élus démocrates, mais aussi un républicain, Trey Gowdy, ont repoussé l'idée que l'équipe de M. Trump avait été espionnée.

«Je n'ai rien vu qui contredise les conclusions» de Trey Gowdy, a reconnu Paul Ryan. «Il aurait été utile que nous recevions ces informations plus tôt», a-t-il toutefois ajouté.

L'enquête de Robert Mueller a déjà débouché sur 22 inculpations, contre 19 individus et trois sociétés, dont plusieurs Russes, et d'anciens membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. Aucun chef d'inculpation ne vise directement le président.