La nomination d'Hillary Clinton au poste de secrétaire d'État du président élu Barack Obama a été validée jeudi par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

Ce vote ouvre la voie à la confirmation par le Sénat dans son ensemble de cette nomination, qui devrait être une simple formalité.

Seize membres de la commission ont voté pour et un contre.

La nomination doit toutefois attendre que M. Obama soit investi mardi pour être officielle.

Mme Clinton qui, en prenant la tête de la diplomatie américaine, laissera vacant son siège de sénatrice de New York, a ensuite prononcé un discours d'adieu au Sénat, dans lequel elle s'est dite «satisfaite du soutien et du vote de confiance» de la commission.

«C'est une période cruciale et pleine de défis. Mais je garderai toujours confiance envers cette assemblée et mes concitoyens, et je demeure optimiste dans le fait que les plus beaux jours de l'Amérique sont encore devant nous», a-t-elle dit.

Mme Clinton a promis de travailler à «améliorer la paix, la prospérité et le progrès à travers le monde» et assuré que si sa nomination était confirmée, elle resterait «animée et portée par les mêmes valeurs qui (l')ont motivée en presque quatre décennies au service de l'Etat».

Le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, répondant à Mme Clinton, a jugé qu'elle serait une «formidable» secrétaire d'Etat et s'est dit «impatient de travailler avec elle».

Le nouveau président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, l'ancien candidat démocrate à la présidentielle John Kerry, a jugé que Mme Clinton avait été «remarquable» lors de son audition mardi, en promettant une combinaison «intelligente» entre la puissance militaire et la diplomatie sous l'administration Obama.

M. Kerry a rappelé que le numéro deux de la commission, le républicain Richard Lugar, avait soulevé le problème de possibles conflits d'intérêts entre les nouvelles fonctions de Mme Clinton et la fondation caritative de son mari, l'ancien président Bill Clinton.

«Je suis sûr que (Mme) Clinton y accordera toute son attention», a-t-il dit.

La fondation à but non lucratif de Bill Clinton, qui intervient dans les domaines de la lutte contre le VIH/sida, la pauvreté ou le réchauffement climatique, a reçu plus de 131 milliards de dollars de gouvernements étrangers, dont l'Arabie Saoudite, le Koweït et la Norvège.

Tout comme l'ensemble de ses collègues à l'exception du républicain David Vitter, M. Lugar a néanmoins voté pour la nomination de Mme Clinton, dont les déclarations lors de son audition avaient été très bien accueillies.

«La puissance américaine a laissé à désirer mais reste désirée», avait estimé Mme Clinton lors de son audition de cinq heures, où elle a plaidé pour une diplomatie de «smart power» (puissance intelligente) qui fait appel à tous les outils d'influence à disposition d'un Etat, au-delà de la diplomatie traditionnelle ou de la force.