Le prochain exercice militaire conjoint avec la Corée du Sud, prévu au printemps 2019, sera « réduit » pour faciliter les négociations avec la Corée du Nord sur la question nucléaire, a indiqué mercredi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

« Foal Eagle sera un peu réorganisé pour le maintenir à un niveau qui ne sera pas nuisible à la diplomatie », a déclaré M. Mattis à des journalistes au Pentagone. Il sera « réduit », a-t-il ajouté.

La Corée du Sud et les États-Unis ont repris au début du mois des exercices militaires à petite échelle qui avaient été suspendus indéfiniment à la suite du sommet historique entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Le Programme coréen naval d'échange de marines (KMEP) s'est déroulé pendant deux semaines à Pohang, dans le sud du pays, avec la participation d'environ 500 marines américains et sud-coréens.

Washington déploie 28 500 soldats en Corée du Sud pour la protéger de son voisin du Nord armé de la bombe atomique.

Pendant longtemps, les deux pays ont mené des exercices conjoints destinés à améliorer la coordination entre les deux armées alliées et renforcer la préparation des troupes à une éventuelle invasion nord-coréenne.

Ces manoeuvres militaires qui mobilisaient des dizaines de milliers de soldats étaient qualifiées de purement défensives, mais Pyongyang les considérait comme la répétition de l'invasion de son territoire.

Lors du sommet de Singapour, M. Trump avait promis d'arrêter des exercices coûteux et « très provocateurs ».

Depuis, quatre exercices de grande ampleur ont été annulés : « Vigilant Ace », un exercice aérien qui a lieu tous les ans début décembre en Corée du Sud, « Ulchi Freedom Guardian », début septembre, et deux exercices navals américano-sud-coréens au cours de l'été.

En 2018, l'exercice aérien Foal Eagle, prévu initialement en mars, avait été repoussé en raison de la tenue des Jeux olympiques d'hiver à Séoul, qui avait marqué un réchauffement notable des relations entre les deux Corées. Il avait néanmoins eu lieu, en avril.  

Malgré la suspension des exercices militaires, les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen marquent le pas. Pyongyang a annoncé la semaine dernière avoir testé une « nouvelle arme tactique ultramoderne », une mesure perçue par les analystes comme un message politique plus qu'une grave provocation.

Questionné mercredi sur l'état des négociations, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est voulu rassurant.

« Aujourd'hui, la Corée du Nord ne teste plus de missiles. Ils n'ont pas testé d'arme nucléaire depuis longtemps », a-t-il souligné lors d'une interview à la radio KCMO. « Nous continuons à négocier avec eux, [...] pour que le président Kim respecte l'engagement qu'il a pris de dénucléariser la Corée du Nord complètement et de façon vérifiable ».

M. Pompeo a ajouté espérer que MM. Trump et Kim puissent se rencontrer lors d'un nouveau sommet « début 2019 », comme l'a déjà évoqué le président américain.