Le premier ministre japonais Shinzo Abe s'est dit prêt lundi à apporter une « aide financière » à la Corée du Nord à condition de régler la question des missiles nucléaires nord-coréens et des ressortissants japonais enlevés par des agents nord-coréens dans les années 1970 et 1980.

« Si nous arrivons à résoudre dans son ensemble la question complexe de l'enlèvement de citoyens japonais, le problème des missiles nucléaires, si nous arrivons à tirer un trait sur le passé malheureux et à normaliser nos relations diplomatiques, alors nous pourrons lui apporter une aide financière », a déclaré M. Abe devant la presse à l'issue d'une rencontre avec Vladimir Poutine à Vladivostok, dans l'Extrême orient russe.

Le Japon, resté à l'écart de l'intense ballet diplomatique des derniers mois, veut aborder avec Pyongyang la question des ressortissants japonais enlevés par des agents nord-coréens dans les années 1970 et 1980 pour former des espions, sujet qu'il présente comme une priorité.

Dans un entretien télévisé en juin, M. Abe s'était déjà dit prêt à participer au financement de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Il avait également appelé le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à surmonter ensemble leur méfiance mutuelle et confirmé que des efforts étaient en cours en vue d'un sommet, qui ne s'est pas depuis concrétisé.

Le Japon a maintenu une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang, qui a testé plusieurs missiles en direction de son territoire.

Dans un rapport publié en août, le ministère japonais de la Défense qualifie la Corée du Nord de « menace grave et imminente », reflétant sa méfiance persistante malgré les avancées diplomatiques de ces derniers mois.

Le dossier nucléaire nord-coréen figure parmi les principales questions que doit discuter Vladimir Poutine avec plusieurs dirigeants asiatiques qu'il reçoit à Vladivostok cette semaine en marge d'un forum économique. Il doit rencontrer mardi le président chinois Xi Jinping et mercredi le premier ministre sud-coréen Lee Nak-yeon.

Ces derniers mois, le président russe est plutôt resté en retrait du rapprochement spectaculaire entre Donald Trump et Kim Jong-un, marqué par leur sommet historique du 12 juin qui peine cependant à se traduire en progrès concrets en vue de la dénucléarisation promise.

Il avait invité le dirigeant nord-coréen, qui ne s'est jamais rendu en Russie, mais ce dernier n'a pas répondu.

Une délégation nord-coréenne doit participer au forum de Vladivostok.