Le dirigeant de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov a une nouvelle fois défendu mardi la polygamie, interdite en Russie, ajoutant qu'elle n'avait jamais disparu de Tchétchénie, «même à l'époque de l'URSS».

«Ce n'est pas à moi de donner la permission, c'est Allah qui nous autorise à avoir quatre femmes», a déclaré à la chaîne d'information publique Rossia-24 le dirigeant tchétchène, qui dirige d'une main de fer cette petite république musulmane russe du Caucase depuis 2007.

«Depuis toujours, même à l'époque la plus dure de l'URSS, on prenait une deuxième, une troisième et une quatrième femme. Il est impossible de nous l'interdire», a ajouté M. Kadyrov.

«Je suis prêt à mourir cent fois pour défendre la loi islamique», a encore lancé le chef de la Tchétchénie, où l'alcool est difficilement trouvable et le foulard islamique imposé. M. Kadyrov s'en est pris ensuite aux «mariages à la mairie qui servent uniquement à partager les biens en cas de divorce».

«Les mariages à la mairie couvrent des motifs perfides», a conclu le dirigeant tchétchène, un féru des réseaux sociaux où il poste quotidiennement des photos.

Père de douze enfants, dont deux adoptés, Ramzan Kadyrov, reconnaissable à sa barbe rousse et à sa carrure de boxeur, avait déjà défendu la polygamie au mépris de la loi russe qui l'interdit car il y a selon lui «plus de femmes que d'hommes. Et elles doivent toutes trouver leur place dans la vie».

Protégé de Vladimir Poutine, dont il fait souvent l'apologie, Ramzan Kadyrov a proclamé à plusieurs reprises que la loi islamique était supérieure «aux lois de la fédération de Russie».

En mai 2015, il avait publiquement défendu le mariage très médiatisé d'un de ses proches, déjà marié, avec une Tchétchène de 17 ans, ce qui avait provoqué de nombreuses critiques en Russie.

Historiquement, la Tchétchénie, république du Caucase russe, est très majoritairement musulmane. Mais sous l'impulsion de son autoritaire dirigeant Ramzan Kadyrov, au pouvoir depuis 2007, la république s'est islamisée à marche forcée. Des mosquées ont poussé sur les ruines des villes et villages dévastés par deux guerres contre le gouvernement central de Moscou.