La Corée du Sud a décrété vendredi pour la première fois son niveau maximal d'alerte à la grippe aviaire, ce qui signifie des moyens supplémentaires pour lutter contre une épidémie ayant déjà provoqué l'abattage de plus de 10 % des volailles du pays.

Les premiers cas de virus H5N6 avaient été confirmés le 18 novembre dans une ferme du centre de la Corée du Sud. L'épidémie s'est rapidement propagée à d'autres élevages et 16 millions de poulets et de canards ont été abattus, un record.

Jusqu'alors, la pire épidémie de grippe aviaire en Corée du Sud avait eu lieu en 2014, quand près de 14 millions de volailles avaient été abattues.

«Nous avons élevé le niveau d'alerte à «grave» afin de tenter de contenir la propagation de la grippe aviaire», a déclaré le ministre de l'Agriculture Kim Jae-Soo.

Ce niveau est le plus élevé d'un système d'alerte qui en compte quatre. Cela signifie que les autorités peuvent interdire les transports de volailles, fermer les points de vente ou les abattoirs, faire vacciner tous les oiseaux et désinfecter n'importe quel véhicule.

«Nous avons élevé notre niveau d'alerte, car la réalité, c'est que nous assistons à une progression rapide du taux de contamination», a ajouté M. Kim.

La situation pourrait déboucher sur une hausse soudaine du prix de la volaille et des oeufs. Les oeufs ont actuellement 30 % plus chers que l'année dernière à la même époque.

Les autorités sanitaires se sont retrouvées sous le feu des critiques, accusées de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour lutter contre l'épidémie.

Celle-ci a coïncidé avec une crise politique retentissante qui a paralysé le gouvernement de la présidente Park Geun-Hye, récemment destituée par le Parlement.

Aucun cas d'infection humaine au virus H5N6 n'a été recensé en Corée du Sud.

Cette souche du virus avait fait six morts en Chine entre 2014 et avril 2016, selon le centre sud-coréen de contrôle et de prévention des maladies.

L'Organisation mondiale de la santé avait prévenu cette année que cette souche pouvait provoquer des «infections sévères» chez l'homme.