L'enquête sur l'attentat de Bangkok s'est orientée mercredi vers la Turquie, avec un mandat d'arrêt lancé contre un Turc accusé de faire partie du «réseau» derrière cette attaque sans précédent en Thaïlande, au terme de deux semaines d'une enquête ayant peiné à décoller.

«Il est recherché pour possession illégale d'équipement de guerre», a déclaré mercredi le porte-parole de la police nationale, Prawut Thavornsiri.

L'homme, présenté comme Emrah Davutoglu, «fait partie du groupe ayant fourni un logement aux suspects», a-t-il insisté.

Dans l'appartement à Bangkok de sa femme, thaïlandaise, ont été découverts ce week-end des éléments de fabrication de bombe. Le couple vit en Turquie actuellement. Et la femme, interrogée au téléphone par l'AFP cette semaine, avait affirmé avoir sous-loué le lieu à un ami de son mari et n'être au courant de rien.

Les enquêteurs ont également réussi à récupérer de nouveaux éléments concernant les deux membres du «groupe» interpellés, l'un samedi, l'autre mardi.

Les empreintes du suspect «de premier plan» arrêté mardi ont été retrouvées «sur une bouteille contenant des matériaux explosifs» dans l'un des appartements perquisitionnés.

Les autorités thaïlandaises ne sont pour l'heure pas en mesure de préciser son rôle au sein du «groupe» derrière cet attentat, qui a fait 20 morts en plein coeur de Bangkok le 17 août.

Les médias thaïlandais ont diffusé la photo d'un passeport chinois, assurant que l'homme voyageait avec, sous le nom de «Yusufu Mieraili», né dans la province chinoise du Xinjiang, laissant à penser qu'il serait ouïghour, minorité turcophone qui se dit persécutée en Chine.

Les autorités thaïlandaises se sont bornées à confirmer que l'homme voyageait avec un passeport chinois, qui pourrait cependant être faux.

Elles ont cependant précisé que l'homme était interrogé avec l'aide d'un traducteur turcophone. L'homme se dit innocent, a précisé le général Chaktip Chaijinda, selon le prochain chef de la police.

Plus de deux semaines après, l'attentat n'a toujours pas été revendiqué et la police thaïlandaise a été critiquée pour ses déclarations hâtives et contradictoires.

Une vengeance de la minorité musulmane turcophone ouïghoure, dont une centaine de membres ont été renvoyés en Chine par la Thaïlande en juillet, provoquant la colère en Turquie et le saccage du consulat de Thaïlande à Istanbul, est l'une des pistes avancées.