Les États-Unis ont craint pendant quelques jours en 2009 que les talibans se soient procuré une bombe nucléaire, et l'administration du président Barack Obama reste très préoccupée par une prolifération à partir du Pakistan, selon un livre publié mardi.

Le livre Confront and Conceal, du correspondant en chef du New York Times à Washington David Sanger, affirme que M. Obama a été informé au début de l'été 2009 de l'existence de preuves « ambiguës » à cet égard : des conversations entre les talibans pakistanais et des discussions sur des attaques contre des villes américaines avaient été interceptées.

Les différentes agences de renseignement ont divergé sur la fiabilité de ces informations et l'interprétation à en donner. Des hauts responsables de l'administration Obama ont déjà confié sous couvert de l'anonymat que l'acquisition d'une arme nucléaire par un groupe terroriste ou d'insurgés constituait leur plus grande crainte.

M. Obama a lancé un effort international de sécurisation des matériaux nucléaires, avec un sommet en 2010 à Washington suivi d'un autre cette année à Séoul en Corée du Sud. Il a aussi signé un nouveau traité de désarmement nucléaire avec la Russie en 2010.

À Séoul, M. Obama avait noté qu'« il ne faudrait pas grand-chose, juste quelques-uns de ces matériaux, pour tuer des centaines de milliers d'innocents ».

Après l'alerte de 2009, M. Obama a envoyé dans la région concernée, mais pas directement au Pakistan selon M. Sanger, une équipe spécialisée dans la détection et la neutralisation d'armes nucléaires.

Si le danger ne s'est pas matérialisé, l'auteur cite un responsable américain selon qui une telle perspective « nous a tous durablement marqués ».

Depuis lors, des officiels américains se sont entretenus avec des responsables du programme nucléaire pakistanais pour évoquer la sécurité de leur arsenal, selon M. Sanger.