Les autorités pakistanaises ont sommé mardi l'ancien président en exil Pervez Musharraf de comparaître devant la Cour suprême le 22 mars dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-première ministre Benazir Bhutto à la fin 2007.    

La convocation a été affichée sur le portail de la maison de campagne de M. Musharraf située dans les environs d'Islamabad, après que la justice a tenté plusieurs fois en vain de le joindre pour le convoquer, a indiqué à l'AFP un responsable de la police locale, Sheikh Naeem.

L'ancien président, qui vit actuellement en exil entre Londres et Dubaï, fait l'objet de trois mandats d'arrêt dans son pays, dont l'un émis dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Mme Bhutto. Il y est accusé d'avoir au mieux échoué à protéger sa rivale, au pire d'avoir participé à son assassinat.

En janvier, il avait annoncé son intention de revenir au Pakistan avant de faire machine arrière après que les autorités ont menacé de l'arrêter à son arrivée.

La convocation délivrée mardi lui demande de se présenter le 22 mars devant la Cour suprême avec ses papiers d'identité pakistanais.

Le gouvernement pakistanais a, ces derniers jours, demandé à Interpol de lancer un mandat d'arrêt contre M. Musharraf pour l'assassinat de Mme Bhutto, dont le veuf, Asif Ali Zardari, est devenu président en 2008.

Arrivé au pouvoir par un coup d'État militaire en 1999, le général Musharraf avait été forcé à démissionner en août 2008 après la formation d'un gouvernement de coalition mené par le Parti du peuple du Pakistan (PPP) de M. Zardari, toujours en place aujourd'hui.

Après l'assassinat de Mme Bhutto, le général a accusé le chef du Mouvement des talibans pakistanais (TTP), Baitullah Mehsud, d'en être le commanditaire. Mehsud, qui a toujours nié toute responsabilité dans cet attentat-suicide, a été tué depuis par un tir de drone américain.