Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il se montrait méfiant vis-à-vis de la Chine, son seul allié de poids, et modifiait des spectacles pour plaire aux Américains, selon un câble publié par WikiLeaks qui retranscrit des propos datant de 2009.

Revenant d'une visite à Pyongyang, la présidente du groupe sud-coréen Hyundai Group, a raconté à l'ambassadeur américain que Kim Jong-Il avait lâché une réflexion selon laquelle il ne faisait «pas confiance» à la Chine.

Ce câble, qui date du 28 août 2009, ne donne pas d'autres détails.

Au cours de son entretien avec l'ambassadeur américain, la présidente de Hyundai Group, Hyun Jung-Eun, dépeint un Kim Jong-Il plutôt bien disposé envers les États-Unis.

Le dirigeant de la Corée du Nord a ainsi confié à la patronne de Hyundai avoir demandé des modifications dans les défilés et les tableaux vivants pour les célébrations des fêtes d'Arirang, dont la suppression de scènes sur le tir d'un missile, car il avait entendu dire que les Américains n'aimaient pas ça.

«Il avait aussi entendu dire que les Sud-Coréens n'aimaient pas voir tant de soldats dans les défilés, et il y avait donc plus d'étudiants» qui y participaient, note le câble diplomatique, citant Mme Hyun.

Quelques mois avant la rencontre entre Hyun Jung-Eun et le dirigeant nord-coréen, Pyongyang avait tiré des missiles longue portée et procédé (en mai 2009) à un deuxième essai nucléaire.

Kim Jong-Il a également décrit ses relations avec le Japon comme «pires que jamais» et ordonné, selon les dires d'un haut responsable nord-coréen à la visiteuse, que toutes les voitures japonaises soient retirées des rues de Pyongyang.

La présidente de Hyundai Group s'était rendue en Corée du Nord, car son groupe était présent dans ce pays, via l'exploitation en commun du site touristique du Mont Kumgang et de la zone industrielle de Kaesong.