L'ONU a lancé mercredi un appel de fonds de 460 millions de dollars pour apporter une aide d'urgence à des millions de sinistrés du fait des inondations au Pakistan, les pires depuis 80 ans.

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«Nous avons une énorme tâche à accomplir pour apporter tout ce qui est nécessaire dans les délais les plus courts», a déclaré le chef du département des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, en lançant cet appel au siège de l'Organisation à New York.

Bien que l'estimation des pertes et des dommages soit toujours en cours, il est déjà clair que ces inondations «ont causé et continuent de causer des dommages et des souffrances énormes. Ne vous y trompez pas, c'est une catastrophe majeure», a dit M. Holmes aux représentants des États membres.

M. Holmes, qui est également coordinateur des secours d'urgence de l'ONU, a souligné que le bilan des morts causées par les inondations était relativement bas comparé à celui d'autres grandes catastrophes naturelles, mais que le nombre des personnes affectées était «extraordinairement élevé».

«Si nous n'agissons pas suffisamment vite, beaucoup de personnes pourraient mourir de maladies ou de famine», a-t-il averti.

Il a précisé que l'appel de fonds serait révisé dans les 30 jours pour tenir compte de l'évolution de la situation.

L'ONU estime le nombre des morts à 1 600 et le gouvernement pakistanais a confirmé 1 243 décès.

Islamabad estime que plus de 14 millions de personnes sont affectées par les inondations à des degrés divers, allant de celles qui n'ont plus de logement à celles qui ont perdu leurs récoltes.

M. Holmes a souligné que l'ONU se concentrait actuellement sur six millions de personnes «qui ont besoin d'une assistance humanitaire immédiate», c'est-à-dire que leur survie est en jeu.

Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), les gigantesques inondations qui frappent le Pakistan, en raison d'une mousson exceptionnellement violente, constituent un désastre de plus grande ampleur en termes de logistique humaine que le tsunami dévastateur de décembre 2004 dans l'océan Indien.

Selon l'Ocha, l'aide internationale après le tsunami - qui a fait près de 220 000 morts - visait 5 millions de personnes et les estimations de 280 000 maisons détruites au Pakistan s'approchent du nombre enregistré en Haïti après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier.

Le mauvais temps et les pluies devraient durer encore quelques semaines, la saison de la mousson se terminant habituellement fin août.

M. Holmes a expliqué que l'appel de fonds comprenait 105 millions de dollars pour la fourniture d'abris (tentes, bâches et équipements ménagers de base) pour environ 2 millions de sinistrés.

À cela s'ajoutent 150,5 millions de dollars pour fournir de la nourriture à environ six millions de personnes, 110,5 millions pour leur fournir également de l'eau potable et 5,7 millions pour assurer la survie de milliers de têtes de bétail.

Les soins médicaux d'urgence, pour quelque 14 millions de personnes, coûteront 56,2 millions tandis que 14,2 millions de dollars seront consacrés à assurer une nutrition appropriée aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes ou allaitantes, les plus vulnérables.

«La réponse de la communauté internationale a été jusqu'ici encourageante. Il est essentiel que cela continue», a déclaré M. Holmes, qui quitte ses fonctions fin août.

À ce jour, les donateurs ont fourni un total de 47,8 millions de dollars aux activités de réponse d'urgence de l'ONU et 99,5 autres millions ont été promis. Mais plus de 300 millions de dollars doivent encore être levés, a-t-il indiqué.