La junte birmane pourrait alléger les conditions de l'assignation à résidence de l'opposante Aung San Suu Kyi si elle évite de contrarier le régime de Naypyidaw, a déclaré samedi un porte-parole du gouvernement japonais.

«Le gouvernement birman pense que si Aung San Suu Kyi conserve une attitude positive, il est possible qu'(il) allège (sa) situation actuelle», a déclaré Kazuo Kodama en marge d'un sommet asiatique qui se tient en Thaïlande ce week-end.

Le régime «pense qu'Aung San Suu Kyi a adouci son attitude à l'égard des autorités», a-t-il ajouté.

Mme Suu Kyi purge actuellement une peine de 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence qui lui avait été infligée en août dernier et qui a ensuite été confirmée en appel.

Mais l'opposante a écrit récemment un courrier à l'homme fort de la junte, et a proposé ses services pour contribuer à faire lever les sanctions occidentales qui pèsent contre le régime, après avoir longtemps plaidé en leur faveur.

Elle a pu rencontrer peu après à deux reprises le ministre et officier de liaison de la junte, Aung Kyi, avant de s'entretenir avec des diplomates étrangers à Rangoun sur les sanctions.

Ces rencontres ont laissé entrevoir un début de reprise du dialogue entre la lauréate du prix Nobel de la Paix et les militaires.

«Le gouvernement birman prépare les élections de l'an prochain», a assuré le porte-parole japonais. «Il voudrait s'assurer que tous les protagonistes y participent».

Selon lui, Naypyidaw a aussi «salué» la nouvelle position de Washington, qui a décidé d'adjoindre aux sanctions un dialogue politique.

Kurt Campbell, secrétaire d'État adjoint pour l'Asie de l'Est, a annoncé mercredi à une commission parlementaire l'organisation d'une mission en Birmanie dans les prochaines semaines. Un responsable birman a pour sa part affirmé qu'elle aurait lieu dès la semaine prochaine.

La junte a promis des élections en 2010 mais doit encore promulguer deux lois sur l'organisation de la campagne et la création des partis politiques.

Beaucoup d'observateurs ont jusqu'à présent estimé que le scrutin de 2010, le premier depuis celui de 1990, remporté par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi, serait un simulacre destiné avant tout à renforcer la légitimité du régime militaire.

Ce n'est pas la première fois que la junte indique qu'elle pourrait revoir le régime d'assignation à résidence de Mme Suu Kyi.

Le jour du verdict en première instance, le 11 août, elle avait expliqué que la peine de l'opposante pourrait être réduite si «elle se comportait correctement».