L'opposante birmane Aung San Suu Kyi, qui est en détention prolongée, a transmis au chef de la junte des suggestions pour obtenir une levée des sanctions occidentales imposées à son pays, a annoncé samedi son avocat.

Cette initiative intervient après l'annonce cette semaine d'un changement de politique des États-Unis à l'égard de la Birmanie pour favoriser des réformes démocratiques. L'opposante birmane a écrit une lettre au général Than Shwe, le chef de la junte, sur la façon dont pourraient être levées, à son avis, les sanctions qui ont été imposées au pays, a indiqué à l'AFP son avocat Nyan Win.

«Dans cette lettre, elle donne son avis sur ce qu'il convient de faire pour obtenir une levée des sanctions» a ajouté Nyan Win, qui est également le porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti du prix Nobel de la paix et principal parti d'opposition en Birmanie.

L'avocat n'a pas souhaité fournir des précisions, déclarant attendre que le gouvernement birman prenne formellement connaissance de ces suggestions.

«Je vais essayer d'envoyer sa lettre aujourd'hui», a dit Nyan Win. «Cette lettre est la première qu'elle écrit directement au généralissime», a-t-il encore dit.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a annoncé le 23 septembre que Washington voulait engager un dialogue avec la Birmanie, sans abandonner les sanctions actuellement imposées à ce pays.

«Nous pensons que les sanctions restent un élément important de notre politique, mais qu'elles n'ont pas, en elles-mêmes, produit les résultats espérés», a dit Mme Clinton après une réunion organisée à l'ONU par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Des élections sont prévues l'an prochain en Birmanie, les premières depuis 20 ans.

Elles interviendront alors que les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions au régime birman en raison de son refus de reconnaître le résultat des élections de 1990 remportées par le LND.

Aung San Suu Kyi a été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années. Elle a été condamnée récemment à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence ce qui l'exclut de facto des élections prévues en 2010.