La première fusée sud-coréenne a décollé mardi du centre spatial de Goheung, à 475 km au sud de Séoul, mais n'a pas réussi à placer un satellite de recherche sur l'orbite prévue, ont indiqué des responsables.

Cinq minutes après le décollage à 17h00 locales (4h00 HAE), le deuxième étage du lanceur KSLV-1 (Korea Space Launch Vehicle-1) s'est séparé du premier étage, selon des images de télévision. La fusée a ensuite placé en orbite un satellite de recherche de 100kg de fabrication sud-coréenne, selon des médias.

Mais l'engin n'a pas été placé sur l'orbite prévue, entravant les communications avec le contrôle au sol.

«Tous les aspects du lancement ont été normaux, mais le satellite est allé au-delà de l'orbite prévue et a atteint une altitude de 360km», a déclaré Ahn Byong-man, ministre des Sciences et de la technologie. Le satellite aurait dû être placé en orbite à une altitude de 302km.

«Une analyse est menée par les ingénieurs sud-coréens et russes pour en trouver la cause», a-t-il ajouté.

Les ingénieurs de l'Institut de recherche aérospatiale coréen essaient de localiser le satellite mais ont refusé d'indiquer si un contact pourrait être établi ultérieurement, selon l'agence Yonhap.

Malgré le placement manqué du satellite, le lancement peut être considéré comme un «semi-succès» dans la mesure où le lanceur a fonctionné sans problème, ont estimé les ingénieurs.

«Le lancement de la fusée a réussi. Je félicite notre peuple», a déclaré plus tôt le premier ministre Han Seung-soo, à la télévision.

Le tir du lanceur KSLV-1, de 33 m de longueur et de 140 tonnes, pour lequel Séoul a dépensé 502 milliards de wons (419 millions de dollars US) depuis 2002, était initialement prévu mercredi dernier mais avait dû être reporté en raison d'une panne informatique.

Le projet de mettre en orbite le satellite, avec une fusée construite avec le concours de spécialistes russes, a été reporté à sept reprises depuis 2002.

La Corée du Sud a déjà lancé dix satellites mais ceux-ci ont été placés en orbite par des lanceurs étrangers.

Séoul a annoncé en 2007 un programme spatial ambitieux visant à lancer un module orbital vers la lune d'ici à 2020.

En avril 2008, la première astronaute sud-coréenne, Yi So-yeon, 29 ans, s'est envolée dans l'espace à bord d'une fusée russe Soyouz.

La Corée du Nord, sanctionnée par l'ONU pour son tir de fusée en avril, a indiqué qu'elle allait surveiller de près si les grandes puissances saisissent l'ONU après le lancement de la fusée sud-coréenne.

«On ne peut pas mettre en parallèle le tir de la fusée nord-coréenne et notre lancement qui a des visées purement scientifiques et pacifiques», a déclaré récemment Park Jeong-joo, un responsable de l'Institut de recherche aérospatiale sud-coréen.