Un haut responsable du Parlement chinois, ancien vice-ministre des Finances, a été évincé du parti communiste et s'est vu retirer ses fonctions à l'Assemblée pour «violation de la discipline et de la loi», a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.

La «violation de la discipline (du parti, ndlr) et de la loi» est souvent le motif invoqué en Chine dans les affaires de corruption.

Zhu Zhigang, responsable adjoint de la commission des finances de l'Assemblée nationale Populaire (ANP) et membre de son comité permanent, avant que l'affaire n'éclate, faisait l'objet d'une enquête depuis plusieurs mois, selon Chine Nouvelle.

La radio officielle a pour sa part affirmé que Zhu, vice-ministre des Finances entre 2000 et 2007, s'était servi de ses fonctions pour en retirer des avantages, pour lui-même et des proches, recevoir de grosses sommes d'argent et acquérir à bas prix des biens immobiliers ou se les faire offrir.

Cette affaire intervient au lendemain de l'annonce du limogeage pour de «graves violations de discipline» du maire de Shenzhen, métropole du sud qui fut la vitrine de la politique des réformes économiques.

Xu Zongheng, 53 ans, maire de cette ville frontalière avec Hong Kong, était sous le coup d'une enquête de la Commission de discipline du Parti communiste. Selon des médias de Hong Kong, M. Xu, qui présidait la métropole de 11 millions d'habitants, était visé par une enquête pour ses liens avec Huang Guangyu, patron de la première chaîne chinoise de distribution de matériel électrique et électronique, Gome, interpellé cette année pour «crimes économiques» et soupçonné de manipulation de marché.

Il a été remplacé vendredi par le chef du Parti de la ville de Suzhou (province du Jiangsu, est), Wang Rong, 51 ans, qui devient aussi secrétaire adjoint du parti à Shenzhen.

Deux autres responsables officiels, un au Guangdong (sud) et un au Zhejiang (est), ont été éclaboussés par cette enquête.

En mars, le premier ministre Wen Jiabao avait souligné, à l'ouverture de la session annuelle du Parlement, que «la corruption demeurait un grave problème dans certaines localités et régions».

Il s'était inquiété notamment d'éventuelles malversations dans les investissements prévus dans le grand plan de relance de l'économie chinoise.

«Le gouvernement ne tolèrera jamais qu'une organisation ou un individu profite à titre personnel d'une brusque hausse des dépenses publiques», avait-il déclaré.

La lutte contre la corruption est un mot d'ordre depuis plusieurs années en Chine où le pouvoir estime qu'elle menace la légitimité du parti. Les autorités mènent régulièrement des opérations d'envergure, destinées aussi à rassurer la population quant à sa volonté d'éradiquer le fléau.

En 2006, la capitale économique et financière Shanghai avait été touchée par un scandale de corruption retentissant, qui avait notamment coûté son poste au secrétaire général du Parti communiste de la ville, Chen Liangyu.

M. Chen a été reconnu coupable d'avoir accepté des pots-de-vin et d'abus de pouvoir, et a été condamné à 18 ans de prison, devenant le plus haut dirigeant de Chine à être reconnu coupable de corruption depuis plus de dix ans.