(Port Moresby) Des violences tribales entravent l’accès aux alentours d’un important glissement de terrain en Papouasie–Nouvelle-Guinée et retardent le travail des secours, ont rapporté dimanche des humanitaires.

Ces rivalités ont éclaté le long de la seule voie d’accès à la zone sinistrée, mais ne sont pas « liées au glissement de terrain », a déclaré Serhan Aktoprak, un fonctionnaire des Nations unies basé dans à Port Moresby, la capitale du pays du Pacifique.

M. Aktoprak a précisé que l’armée de Papouasie–Nouvelle-Guinée avait mobilisé « une escorte de sécurité » pour assurer le passage des convois d’aide. Au moins cinq corps ont déjà été retrouvés, a indiqué samedi soir la même source.

La catastrophe naturelle est survenue dans la nuit de jeudi à vendredi vers 3 h (13 h [heure de l’Est] jeudi) dans la province d’Enga, au centre du pays, prenant de cours les habitants d’un village qui ont été ensevelis sous des amas de boue et de gravats pendant leur sommeil, selon les autorités locales.

Alors qu’il faudra probablement des jours voire des semaines pour arrêter un bilan définitif, les organisations humanitaires et les dirigeants locaux craignent qu’entre 100 et 300 personnes aient péri dans ce glissement de terrain.

Le village en question compte près de 4000 habitants, et du fait de sa localisation, se trouvait être un point de ralliement pour nombre de chercheurs d’or de la région.

« Travailler sur les débris est très dangereux et la terre continue de glisser », a souligné M. Aktoprak, relayant les inquiétudes d’une équipe de secours de l’ONU travaillant dans la province d’Enga.

À certains endroits, le glissement de terrain – mélange de roches et de terre qui se sont détachées du mont Mungalo – atteint une épaisseur de huit mètres.

Selon les organisations humanitaires, la catastrophe a anéanti le bétail, les jardins vivriers et les sources d’eau potable du village.

C’est les pieds nus que des ouvriers, munis de pelles, de haches et d’outils improvisés, déblayent les éboulis pour tenter de sortir d’éventuels survivants, tandis que d’autres fouillent des piles de tôle ondulée, utilisées pour les habitations.

Des machines plus performantes doivent toutefois être acheminées dans la zone sinistrée dimanche.

Pour les habitants de la région, le glissement de terrain a dû être déclenché par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ces dernières semaines.

Selon la Banque mondiale, la Papouasie–Nouvelle-Guinée a l’un des climats les plus humides du monde, et de violentes précipitations frappent régulièrement ses régions humides, dans les hauts plateaux de l’archipel.

En mars, au moins 23 personnes ont déjà perdu la vie quand un glissement de terrain est survenu dans une province voisine.