(Pékin) Le plus haut responsable chinois pour la diplomatie, Wang Yi, a affirmé mercredi qu’il était « impossible d’encercler ou de contenir » la Chine, lors d’un entretien avec l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger, en visite à Pékin.

« Le développement de la Chine a une forte dynamique endogène et une logique historique inévitable. Il est impossible d’essayer de transformer la Chine, et il est encore plus impossible de l’encercler et de la contenir », a-t-il déclaré à l’ex-chef de la diplomatie américaine, âgé de 100 ans.

Saluant l’« amitié établie (par la Chine) avec les vieux amis », M. Wang, plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie, a remercié M. Kissinger pour ses « contributions historiques au dégel des relations entre Chine et États-Unis ».

« La politique de la Chine à l’égard des États-Unis reste dans la continuité et suit les lignes directrices fondamentales proposées par le président Xi Jinping, à savoir le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant », a souligné M. Wang.

« Ces trois lignes directrices sont fondamentales et à long terme, et elles sont la bonne manière pour la Chine et les États-Unis, deux grands pays, de s’entendre », a déclaré le diplomate chinois.

« La politique américaine envers la Chine a besoin d’une sagesse diplomatique à la Kissinger et d’un courage politique à la Nixon », a-t-il ajouté, en référence à l’ancien président américain Richard Nixon, qui a établi les relations diplomatiques avec la Chine communiste.

Mardi, l’ancien secrétaire d’État avait rencontré à Pékin le ministre de la Défense Li Shangfu.

« M. Kissinger a déclaré que dans le monde d’aujourd’hui, les défis et les opportunités coexistent, et que les États-Unis et la Chine devraient éliminer les malentendus, coexister pacifiquement et éviter la confrontation », a rapporté l’agence Chine nouvelle.

« Il a exprimé l’espoir que les deux parties fassent preuve de sagesse, déploient tous les efforts possibles pour créer des résultats positifs pour le développement des relations bilatérales et sauvegardent la paix et la stabilité dans le monde », selon l’agence.

Henry Kissinger, alors conseiller national à la sécurité, s’était rendu secrètement à Pékin en juillet 1971 pour préparer l’établissement de ces liens et ouvrir la voie à la visite historique du président Nixon dans la capitale chinoise en 1972.

L’ouverture de Washington à la Chine, alors isolée, avait donné le coup d’envoi à l’envolée économique du pays asiatique, désormais la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis.

Lauréat du prix Nobel de la paix, M. Kissinger a fait fortune, depuis son départ de la politique, dans le conseil aux entreprises investissant en Chine et mis en garde contre le durcissement de la politique américaine envers Pékin.

Sa visite en Chine survient au même moment que celle de l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, et après des déplacements d’autres hauts responsables américains comme la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le secrétaire d’État Antony Blinken.