(Rangoun) Plus de 110 Rohingya, dont des enfants, ont été arrêtés par les autorités en Birmanie alors qu’ils tentaient de se rendre en Malaisie, a indiqué vendredi un média d’État.

Au total, 112 « Bengalis », dont 12 enfants, voyageant « sans aucun document officiel » ont été arrêtés dans le canton de Bogale, dans le sud-est du pays, selon le journal Global New Light of Myanmar. « Bengali » est un terme péjoratif utilisé en Birmanie pour désigner la minorité musulmane.

Selon des médias locaux, citant des sources proches de la police, les arrestations ont eu lieu dans la matinée du 20 décembre.

Un tribunal a ensuite condamné 35 des membres du groupe, âgés de plus de 18 ans, à cinq ans de prison pour avoir voyagé sans documents, a indiqué le Global New Light of Myanmar, ajoutant que 13 mineurs seraient détenus dans un « centre de formation » jusqu’à leurs 20 ans.

Des centaines de milliers de Rohingya, membres d’une communauté ayant immigré en Birmanie il y a plusieurs générations, ont fui ces dernières années le pays à majorité bouddhiste, où la plupart d’entre eux n’ont pas accès à la citoyenneté, ni à la santé ou à l’éducation.  

En 2017, la répression militaire menée dans le pays a poussé des centaines de milliers de Rohingya à fuir vers le Bangladesh voisin, avec des récits poignants de meurtres, de viols et d’incendies criminels.  

La Birmanie fait face à des accusations de génocide devant la plus haute instance des Nations unies à la suite de cet exode massif.

Le 5 décembre, treize Rohingya ont été retrouvés morts sur le bord d’une route près de la ville de Hlegu, à proximité de Rangoun.

La police birmane a ensuite arrêté 12 membres présumés d’une organisation de passeurs accusés d’être liés à ces décès.

La Malaisie, à population majoritairement musulmane, est une destination privilégiée pour les Rohingya qui cherchent à fuir les persécutions.