(Batang Kali) Le glissement de terrain qui a ravagé vendredi un camping non autorisé en Malaisie a fait au moins 26 morts dont huit enfants selon un nouveau bilan, depuis la découverte mercredi du corps d’un homme.

Les secours continuaient mercredi de ratisser le sol boueux de la ferme où était implanté le camping, à la recherche des sept derniers disparus.

Ils ont déterré mercredi le corps d’un homme, qui serrait encore son chien dans ses bras, a dit à l’AFP Hafisham Mohamad Noor, un responsable des secouristes.

Mardi, la dépouille d’une petite fille âgée de 6 à 10 ans a été retrouvée à cinq mètres de profondeur, selon un chef de la police locale.  

L’éboulement s’est produit près de la ville de Batang Kali, en périphérie de la capitale Kuala Lumpur.

Selon des responsables, plus de 90 personnes, la plupart endormies, se trouvaient sur place au moment de l’effondrement, non loin d’une station de montagne qui héberge notamment un casino perché en hauteur.

Quelque 680 agents avec à leur tête les pompiers et la police conduisent toujours des recherches, après avoir retrouvé 61 victimes saines et sauves.  

Selon les autorités, le camping ravagé opérait sans permis et ses exploitants seront punis si leur responsabilité dans l’accident est avérée.  

Les glissements de terrain sont courants en Malaisie, où de fortes pluies s’abattent régulièrement en fin d’année.

Aucun épisode de fortes précipitations n’avait pourtant été enregistré dans la zone où le désastre s’est produit.

En mars, quatre personnes ont perdu la vie dans un autre éboulement provoqué par d’importantes pluies et qui avait enseveli leurs maisons en banlieue de Kuala Lumpur.

En 1993, une énorme coulée de boue entraînée par des pluies diluviennes avait provoqué l’effondrement d’un immeuble résidentiel de 12 étages près de la capitale, tuant 48 personnes dans l’une des pires catastrophes naturelles survenues en Malaisie.

Inondations : au moins 5 morts et plus de 70 000 évacués

Au moins cinq personnes ont perdu la vie et plus de 70 000 ont été forcées d’évacuer après que des inondations provoquées par la mousson ont déferlé sur le nord de la Malaisie, ont annoncé les autorités mercredi.

Plus de 31 000 habitants de l’État de Kelantan ont fui leur maison tandis que 39 000 autres de l’État voisin de Terengganu ont été dirigés vers des abris provisoires à cause des inondations qui ont démarré pendant le week-end, a indiqué l’agence nationale Bernama.

Des représentants des secours ont fait état de cinq morts.

« Le niveau de l’eau a atteint presque trois mètres », a indiqué à l’AFP Muhammad Ameenudin Badrul Hisyam, un habitant du district de Kuala Krai, dans l’État de Kelantan, forcé d’abandonner sa maison inondée.

Des médias locaux ont rapporté que trois sœurs étaient mortes électrocutées alors qu’elles étaient prises par les eaux, et qu’un enfant de 15 mois s’était noyé.

La cinquième victime serait une fillette de deux ans qui a été emportée par le courant samedi dans l’État de Terengganu.

D’autres évacuations ont eu lieu dans les États de Pahang, Johor et Perak, dans la moitié sud et au nord-ouest de la Malaisie, a fait savoir l’agence Bernama.

Les inondations sont fréquentes dans ce pays d’Asie du Sud de 33 millions d’habitants où la saison des moussons provoque des pluies diluviennes de novembre à mars.

L’agence météorologique nationale prévoit de fortes précipitations jusqu’à jeudi dans plusieurs États, dont Terengganu.

L’année dernière en décembre, la Malaisie a été balayée par les pires inondations de son histoire. Plus de 50 personnes ont été tuées lors de cette catastrophe, et des milliers d’autres déplacées.

Le nouveau premier ministre Anwar Ibrahim s’est rendu mercredi dans des régions touchées et a visité une école transformée en centre pour déplacés dans l’État de Kelantan.

Également ministre des Finances, il a annoncé mardi au Parlement que le gouvernement avait initialement alloué 400 millions de ringgit (environ 85 millions d’euros) à l’Agence nationale de gestion des catastrophes.

Des représentants de cette dernière ont expliqué qu’ils allaient mener une reconnaissance aérienne dans les régions les plus touchées par les inondations.