(Genève) Michelle Bachelet, la Haute commissaire de l’ONU chargée des droits de l’homme, sera en Chine à partir de lundi et visitera notamment la région autonome du Xinjiang, où Pékin est accusé de persécuter la minorité ouïghoure.

Durant sa visite, la première d’un Haut commissaire en Chine depuis 2005, « la Haute commissaire va rencontrer un certain nombre de hauts responsables nationaux et locaux », souligne un communiqué de ses services, qui précise qu’elle se rendra à Canton mais aussi au Xinjiang à Kashgar et Urumqi, la capitale régionale.

Mme Bachelet demande depuis des années à Pékin un « accès significatif et sans entrave » à cette région. Une équipe de cinq personnes du Haut-commissariat se trouve déjà dans le pays depuis le 25 avril, afin de préparer la visite de la Haute commissaire.

Cette « équipe préparatoire » a dû effectuer une quarantaine, mais Mme Bachelet, en tant que visiteur officiel de haut rang, n’aura toutefois pas à passer par cette étape. Après la quarantaine, l’équipe préparatoire a pu se rendre à Canton et au Xinjiang.

L’ancienne présidente du Chili publiera un communiqué et donnera une conférence de presse sur place à la fin de son séjour le 28 mai, précisent encore ses services.

Cette visite annoncée depuis plusieurs semaines est très attendue et non sans risque pour Mme Bachelet. Les ONG de défense des droits de la personne et un certain nombre de membres de la communauté internationale ne cachent pas qu’ils attendent de la Haute commissaire qu’elle dénonce sans détour les atteintes aux droits de l’homme dont ils accusent Pékin. Les autorités chinoises nient en bloc les accusations.  

Mme Bachelet est déjà sous pression notamment de la part des États-Unis parce qu’elle n’a toujours pas publié un rapport sur le Xinjiang.  

Une porte-parole a expliqué récemment qu’il ne serait pas publié avant le départ de Mme Bachelet en Chine, puisqu’il contiendra des éléments de sa visite. Comme tous les rapports du Haut-Commissariat, il sera soumis pour considération au pays concerné, la Chine, afin que Pékin puisse exprimer son point de vue.

Selon des organisations de défense des droits de l’homme, au moins un million de Ouïghours et de membres d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont ou ont été incarcérés dans des camps dans le Xinjiang, placé sous étroite surveillance par les autorités.

Pékin conteste, affirmant qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers attribués à des islamistes ou séparatistes ouïghours.