(Hong Kong) La figure du mouvement pour la démocratie Chow Hang-tung a été reconnue coupable mardi d’avoir incité en 2021 à participer à une veillée interdite en mémoire de la répression de Tiananmen, quelques mois après avoir été condamnée à un an de prison pour des faits similaires en 2020.  

Actuellement en prison, Mme Chow, une avocate de 36 ans qui a assuré elle-même sa défense. Elle était l’une des dirigeantes de Hong Kong Alliance, l’association organisant la veillée annuelle en hommage aux victimes en 1989 de la sanglante répression des manifestants en faveur de la démocratie à Pékin sur la place Tiananmen.

En 2020 et 2021, la police hongkongaise avait interdit la tenue de ces rassemblements, invoquant l’épidémie de COVID-19 et des menaces en matière de sécurité.  

Des tribunaux ont déjà condamné de nombreux militants, parmi lesquels Mme Chow, à des peines d’emprisonnement pour avoir enfreint cette interdiction en 2020.

L’avocate avait été arrêtée le 4 juin 2021 après avoir publié deux articles appelant les habitants à allumer des bougies et à commémorer cet anniversaire.

Mardi, un tribunal a jugé que cela constituait une incitation à enfreindre l’interdiction.  

« La loi ne permet à personne d’exercer sa liberté par des moyens illégaux », a jugé la magistrate Amy Chan.  

« Elle [Chow] était déterminée à attirer l’attention dans le but d’appeler la population à se rassembler », a-t-elle ajouté.

Tout au long des audiences et des procédures, Mme Chow a fait preuve de sa détermination à se battre.  

Mardi, elle a lu devant le tribunal des extraits des mémoires de familles de personnes tuées à Tiananmen.

La magistrate lui a aussitôt adressé un blâme, et les policiers ont reçu l’ordre de relever les numéros d’identité de ceux qui ont applaudi.

Mme Chow a condamné la décision du tribunal, accusant les autorités de faire de la liberté d’expression un crime.  

« Le message que ce verdict envoie est qu’allumer une bougie est un délit, que les mots sont un délit », a-t-elle déclaré. « La seule façon de défendre la liberté d’expression est de continuer à s’exprimer ».  

La peine doit être prononcée mardi.

Hong Kong a longtemps été le seul endroit en Chine où la commémoration des évènements de Tiananmen était tolérée.  

Depuis plus de trois décennies, chaque 4 juin, des dizaines de milliers de personnes se réunissaient pour participer à ces veillées de commémoration.  

Depuis les immenses manifestations prodémocratie de 2019, Pékin a repris en main Hong Kong.

Les dirigeants de Hong Kong Alliance, parmi lesquels Mme Chow, font partie des dizaines de militants poursuivis pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale, passible de la prison à perpétuité.