(Rangoun) Les opposants au coup d’État militaire en Birmanie ont manifesté dimanche pour célébrer le soulèvement prodémocratie de 1988 qui rendit célèbre Aung San Suu Kyi, la dirigeante aujourd’hui emprisonnée.

La Birmanie est dans la tourmente depuis le putsch des généraux en février et la répression qui a suivi et a fait plus de 900 morts, selon une ONG locale.

Mais les manifestants ne se laissent pas décourager, organisant des manifestations-éclair quotidiennement pour demander la fin du régime militaire.

Dimanche, des flash mobs ont eu lieu à travers Rangoun et à Mandalay, la deuxième ville du pays, en mémoire du soulèvement de 1988, un mouvement prodémocratie massif violemment réprimé par l’armée qui avait ouvert le feu sur des manifestants et emprisonné des milliers de personnes.

Suivant un appel diffusé sur les réseaux sociaux, des manifestants ont brandi des banderoles portant l’inscription « Remboursons la vieille dette de sang de 1988 en 2021 ».

« En 1988, notre pays a sacrifié beaucoup – beaucoup de gens ont perdu la vie. Mais la dictature est toujours vivante », a lancé Ko Sai Win qui a rejoint une manifestation matinale à Mandalay.  

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Les opposants au coup d’État militaire en Birmanie ont manifesté dimanche pour célébrer le soulèvement prodémocratie de 1988.

Le soulèvement de 1988 a provoqué l’émergence en icône démocratique d’Aung San Suu Kyi, rentrée en Birmanie juste avant les manifestations de l’époque pour soigner sa mère malade.

L’ambassadeur britannique en Birmanie, Peter Vowles, a apporté son soutien au mouvement anti-junte.

« Le Royaume-Uni a soutenu le peuple de Birmanie en 1988 et nous les soutenons aujourd’hui en 2021 », a-t-il déclaré sur une vidéo sur Twitter.

Le « gouvernement d’Unité nationale » clandestin, composé principalement de députés déchus de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, s’est déclaré déterminé dimanche dans un communiqué à poursuivre la lutte pour la démocratie.

Les mesures de sécurité avaient été renforcées à l’occasion de cet anniversaire, a indiqué le service d’information de la junte.

Les autorités ont annoncé avoir arrêté deux hommes et découvert une cache d’armes à Mandalay, dont des fusils, plus de 10 000 munitions et plus de 160 bombes et grenades.

Elles ont accusé le « gouvernement » clandestin d’opposition d’avoir introduit ces armes pour « causer encore plus de violence dans le pays ».