(Nations unies) L’ambassadeur birman à l’ONU, limogé après le coup d’État de février, mais qui continue de défier la junte en siégeant, a alerté les Nations unies sur un « présumé massacre » perpétré par l’armée au pouvoir le mois dernier.

Dans une lettre adressée mardi au secrétaire général de l’ONU, Kyaw Moe Tun assure que 40 corps ont été retrouvés en juillet autour du village de Kani, dans le nord-ouest de la Birmanie.

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L'ambassadeur birman à l'ONU, Kyaw Moe Tun

La junte a démenti ce massacre, que l’AFP n’a pas pu vérifier de façon indépendante en raison de la coupure des communications mobiles dans cette région reculée.

L’ambassadeur affirme que des soldats ont torturé et tué 16 hommes dans le village mi-juillet, après quoi quelque 10 000 habitants ont pris la fuite.

Kyaw Moe Tun ajoute que treize autres corps ont été découverts les jours suivants après des heurts entre des combattants locaux et des forces de sécurité le 26 juillet, et que onze hommes, dont un garçon de 14 ans, ont été tués et brûlés deux jours plus tard.

Dans sa lettre, l’ambassadeur réitère son appel à un embargo mondial sur les armes contre la junte au pouvoir et à une « intervention humanitaire urgente » de la communauté internationale.

« Nous ne pouvons pas laisser l’armée continuer de perpétrer ce genre d’atrocités en Birmanie », a fustigé Kyaw Moe Tun à l’AFP.

« Il est temps pour l’ONU, et plus particulièrement le Conseil de sécurité, d’agir », a plaidé celui qui a vu sa protection aux États-Unis renforcée en raison de menaces.

La Birmanie est en plein chaos politique depuis que la junte a démis le gouvernement d’Aung San Suu Kyi en février, l’accusant de fraudes aux élections de 2020. Plus de 900 personnes ont été tuées dans une sanglante répression menée par la junte pour étouffer toute protestation, selon une ONG locale de surveillance.

Le chef de la junte, Min Aung Hlaing,  a promis dimanche la tenue d’un nouveau scrutin « d’ici août 2023 ».