(Rangoun) La junte militaire au pouvoir en Birmanie a lancé de nouvelles poursuites pour corruption à l’encontre d’Aung San Suu Kyi, a déclaré mardi son avocat, dont la cliente est actuellement jugée pour une série de motifs et risque plus de 10 ans en prison.

Assignée à résidence, l’ancienne cheffe du gouvernement civil, 76 ans, est déjà inculpée pour sédition, pour avoir violé une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale et pour corruption, accusée d’avoir perçu plus d’un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d’or de pots-de-vin.

Mardi, son avocat Khin Maung Zaw a déclaré aux journalistes qu’elle allait devoir répondre de quatre autres chefs d’accusation pour corruption.

Son équipe d’avocats doit encore voir « les premiers rapports d’information et d’autres documents », a-t-il déclaré, ajoutant que ces accusations seraient traitées à part devant un tribunal de Mandalay (centre) à partir du 22 juillet.

À son procès qui se tient en ce moment dans la capitale Nay Pyi Taw, l’audience de mardi concernant les accusations de violation par Aung San Suu Kyi des mesures sanitaires liées à la COVID-19 a été ajournée, aucun témoin à charge ne s’étant présenté, a indiqué Khin Maung Zaw.  

Lundi, un témoin de l’accusation n’avait pas pu témoigner après avoir été infecté par le coronavirus.  

La Birmanie connait actuellement un pic épidémique sans précédent, avec plus de 5000 nouveaux cas enregistrés lundi, contre une moyenne de 100 par jour début juin.

Le pays est en ébullition depuis le coup d’État du 1er février avec des manifestations, des grèves massives qui paralysent une partie de l’économie et une recrudescence des violences entre l’armée et plusieurs factions ethniques rebelles.

Plus de 890 civils ont été tués par les forces de sécurité ces derniers mois, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).