(Thulasendrapuram) Dans le Sud de l’Inde, tout le village tamoul où est né le grand-père maternel de Kamala Harris prie et fait claquer des pétards mercredi avant la cérémonie d’investiture à Washington qui fera d’elle la vice-présidente des États-Unis.

Thulasendrapuram,  village de 400 âmes dans l’État du Tamil Nadu, est à la fête depuis la victoire en novembre de Joe Biden et Kamala Harris à l’élection présidentielle américaine.

La vice-présidente désignée, âgée de 56 ans, est née en Californie mais a noué des liens personnels avec l’Inde en voyageant dans le pays de ses ancêtres aux côtés de sa mère défunte, Shyamala Gopalan. Cette spécialiste du cancer du sein était née dans la ville de Chennai (l’ancienne Madras), dans le Sud de l’Inde, avant de partir aux États-Unis à l’âge de 19  ans.  

« Elle croyait profondément en une Amérique où un moment comme cela était possible », avait déclaré après l’élection la vice-présidente désignée devant ses sympathisants. « Donc je pense à elle, aux générations de femmes, noires, asiatiques, blanches, latinas, amérindiennes, qui ont ouvert la voie ».

Le principal temple du village accueille un flux constant d’habitants venus prier pour la vice-présidente désignée. Des affiches où elle figure aux côtés du président désigné Joe Biden ornent les rues.  

« Les gens sont très heureux. Les célébrations ont commencé dès son élection à la vice-présidence », déclare à l’AFP Anukampa Madhavasimhan, une enseignante.  

Les villageois ont confectionné des centaines de « chakli » frits, friandise populaire du Sud de l’Inde qui accompagne généralement les grandes festivités, et en ont façonné certains spécialement pour composer le nom de « Kamala Harris ».

« Elle appartient à ce village et nous sommes très fiers d’elle », souligne Krishna Murthy, un directeur de banque à la retraite. « Et bien sûr, elle ne le doit qu’à elle-même ».  

Le village prévoit d’organiser une projection en direct de la cérémonie d’investiture.

A New Delhi, Balachandran Gopalan, oncle de Mme Harris et universitaire, s’est dit fier de ses réalisations mais déçu de ne pas pouvoir assister à l’investiture en personne.  

« Mon seul regret est de ne pas être là-bas lorsqu’elle prêtera serment en tant que vice-présidente. J’étais là-bas lors de sa prestation de serment de sénatrice », déclare  M. Gopalan à l’AFP. « Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle s’est très bien débrouillée toute seule. Ce qu’elle a accompli est admirable ».

Balachandran Gopalan avait souligné en novembre que le parcours de sa nièce serait une source d’inspiration pour d’autres immigrants d’origine indienne aux États-Unis.

Kamala Harris devient mercredi la première femme, et la première personne de couleur, à accéder à la vice-présidence des États-Unis, consécration d’une carrière hors normes.

Elue deux fois procureure générale de Californie (2011-2017), elle a été la première femme noire à diriger les services judiciaires de l’État américain le plus peuplé puis était devenue en 2017 la première femme originaire d’Asie du Sud élue au Sénat et la deuxième sénatrice noire de l’histoire.