(Sydney) Un homme présenté comme un ex-espion chinois, auteur de révélations explosives sur les opérations d’infiltration supposées de Pékin, doit se voir offrir l’asile en Australie où il a fait défection, a estimé dimanche le chef du renseignement au Parlement australien.

Selon le groupe de presse Nine, ce transfuge, identifié sous le nom de Wang Liqiang, a fourni au contre-espionnage australien l’identité d’officiers supérieurs du renseignement militaire chinois basés à Hong Kong.

M. Wang aurait détaillé la façon dont les agents chinois opèrent dans l’ex-colonie britannique, à Taïwan et en Australie. Il dit avoir participé à des opérations d’infiltration et d’ingérence dans ces trois territoires.

Bénéficiant d’un visa touriste, l’ex-espion est actuellement à Sydney avec sa femme et son enfant, selon le groupe australien de médias Nine, qui avait été le premier à rapporter ses propos samedi.

Fervent critique de Pékin, le député australien Andrew Hastie, chef de la commission parlementaire sur le renseignement et la sécurité, a estimé que l’Australie devait lui accorder l’asile politique.

« Je suis d’avis que quiconque désireux de nous aider à défendre notre souveraineté mérite notre protection », a-t-il déclaré aux journaux du groupe Nine.

Andrew Hastie a été interdit d’entrée en Chine la semaine dernière en même temps qu’un autre homme politique. Il affirme régulièrement que la souveraineté et les libertés australiennes sont susceptibles d’être menacées par Pékin.

La police chinoise a affirmé samedi que Wang Liqiang était en réalité un fraudeur en fuite.

Dans un entretien publié vendredi, l’ex-chef du contre-espionnage australien, Duncan Lewis, qui a démissionné en septembre, accusait Pékin de vouloir « prendre le contrôle » des milieux politiques via « l’espionnage et l’ingérence ».