(Caracas) Le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien, souvent considéré comme aux ordres du pouvoir, a accusé jeudi les États-Unis de vouloir « discréditer » son élection présidentielle du 28 juillet.

« Le pouvoir électoral […] rejette catégoriquement l’interrogation insolente et mensongère du département d’État », a écrit le CNE dans un communiqué.  

L’objectif est de « discréditer l’une des institutions les plus solides de la robuste démocratie vénézuélienne », a-t-il ajouté.

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a de son côté estimé que les États-Unis cherchaient à « ne pas reconnaître » le processus électoral qui verra le président Nicolas Maduro briguer un troisième mandat de six ans.

Washington a condamné mercredi le fait que certains candidats de l’opposition n’ont pas pu s’inscrire à la présidentielle.  

« L’acceptation par le CNE des seuls candidats de l’opposition avec lesquels Maduro et ses représentants sont à l’aise va à l’encontre d’élections compétitives et inclusives », selon un communiqué du porte-parole du département d’État Matthew Miller.

« Ils doivent permettre la tenue d’élections libres et équitables », a précisé jeudi M. Miller, soulignant que l’attitude du pouvoir vénézuélien aurait des « conséquences », allusion aux sanctions économiques levées provisoirement pendant six mois, mais qui doivent reprendre en avril.  

Vainqueure de la primaire de l’opposition, mais déclarée inéligible, Corina Machado avait désigné pour la remplacer une novice en politique, Corina Yoris, universitaire de 80 ans.  

Mais celle-ci n’a pu être inscrite, sans que le CNE ne donne d’explication, avant d’accepter finalement la candidature d’Edmundo Gonzalez Urrutia, un ancien ambassadeur et politologue.

En parallèle, Manuel Rosales, un poids lourd de l’opposition, s’est également inscrit pour, selon lui, proposer une solution alternative. Mais sa candidature a suscité de la méfiance au sein de l’opposition, certains soulignant ses contacts réguliers avec le pouvoir depuis qu’il est gouverneur.

Une partie de la communauté internationale, les États-Unis en tête, n’avait pas reconnu en 2018 la réélection de Maduro lors d’un scrutin boycotté par l’opposition. Ce qui avait débouché sur des sanctions économiques et des manifestations sévèrement réprimées.

Au total, 13 candidats, dont Maduro sont inscrits pour ce scrutin à un tour. Parmi eux, neuf se présentent comme opposants, mais sont considérés par l’opposition comme étant proches du pouvoir, et cherchant à diviser les voix de l’opposition.