(Mexico) L’ancien vice-président équatorien Jorge Glas, arrêté par la police dans l’ambassade du Mexique à Quito le 5 avril et placé en détention, a lancé un appel à l’aide au Mexique, à la Colombie et au Brésil.

« Je me trouve dans la pire prison de l’Équateur et en grève de la faim. Aidez-moi », a écrit M. Glas dans une lettre manuscrite datée du 15 avril adressée au président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, dont l’AFP a obtenu copie jeudi.

« Ici il y a une persécution brutale contre tous les progressistes. Seule l’aide internationale peut y faire quelque chose », a souligné l’ex-vice-président dans sa lettre, envoyée également aux présidents de Colombie Gustavo Petro et du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva.

L’ex-vice-président du dirigeant de gauche Rafael Correa (2007-2017), condamné pour corruption, se trouve dans une prison de haute sécurité à Guayaquil (sud-ouest de l’Équateur).

Le Mexique a rompu ses relations diplomatiques avec l’Équateur après l’assaut de la police contre son ambassade, qui a provoqué un tollé international.  

Il a également déposé une plainte devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour faire valoir le caractère inviolable des représentations diplomatiques, établi par la Convention de Vienne de 1961.

Pour sa part, l’Équateur et son jeune président de droite Daniel Noboa considèrent « illicite » l’asile politique accordé par le Mexique à Jorge Glas, qui s’était réfugié le 17 décembre dans l’ambassade mexicaine à Quito avant que la justice ne se prononce sur une affaire en cours de détournement de fonds.

Jorge Glas avait été condamné en 2017 à huit ans de prison pour avoir participé au système de corruption de l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht et libéré en 2022 grâce à un recours en justice.

La cour nationale de justice d’Équateur (CNJ), qui a jugé la semaine dernière « illégale et arbitraire » son arrestation, a cependant estimé que M. Glas devait purger des condamnations antérieures dans deux autres affaires de corruption.

Le raid policier dans l’ambassade du Mexique a été condamné par plusieurs gouvernements de gauche d’Amérique latine, du Brésil au Venezuela (qui a fermé ses représentations diplomatiques en Équateur), en passant par le Chili, mais aussi par l’Argentine du président ultralibéral Javier Milei, ainsi que par l’Organisation des États américains, l’Union européenne, l’Espagne et les États-Unis.