(Quito) La cour nationale de justice d’Équateur a rejeté vendredi une demande de l’ex vice-président Jorge Glas, qui réclamait sa libération, jugeant toutefois « illégale et arbitraire » son arrestation lors d’un raid policier dans l’ambassade du Mexique à Quito.  

Jorge Glas demandait sa libération dans le cadre de la procédure d’habeas corpus, qui permet de contester une détention vue comme arbitraire mais la cour a cependant estimé qu’il devait rester en détention pour purger ses peines.  

L’intrusion, la semaine dernière, de policiers dans l’ambassade mexicaine pour arrêter M. Glas-visé par un mandat d’arrêt pour corruption présumée-a provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Mexico et Quito et un tollé international.

Lors de l’audience, la cour nationale de justice (CNJ) – la plus haute juridiction du pays-a reconnu le caractère illégal et arbitraire de l’arrestation de M. Glas, qui a été vice-président de l’Équateur de 2013 à 2017.

Il s’était réfugié depuis le 17 décembre dans l’ambassade du Mexique, avant que la justice ne se prononce sur une affaire en cours de détournement de fonds, destinés à la reconstruction de villes dévastées par un séisme en 2016, dont il est accusé.

Une cinquantaine de partisans de l’ancien vice-président se sont rassemblés aux abords de la CNJ pour célébrer sa décision.

La CNJ, qui a pris en compte le fait qu’aucun mandat de perquisition n’avait été émis pour le raid policier dans l’enceinte diplomatique, a considéré que M. Glas devait rester dans la prison de haute sécurité de Guayaquil (sud-ouest) afin d’y purger des condamnations antérieures dans deux autres affaires de corruption.

Il avait notamment été condamné en 2020 à huit ans de prison, tout comme l’ex-président socialiste Rafael Correa, pour leur responsabilité dans un système de pots-de-vin versés par des entreprises en échange de contrats.

Il était sorti de prison en novembre 2022 après cinq ans de détention pour corruption et détournement de fonds dans un autre dossier, bénéficiant d’une mesure de libération conditionnelle qui lui interdisait de quitter le pays et lui imposait de se présenter régulièrement devant la justice.

Le conseiller juridique du ministère mexicain des Affaires étrangères, Alejandro Celorio, a déclaré à l’AFP que son pays considérait la décision de la CNJ avec « optimisme », car elle « confirme » que M. Glas est « confronté à une persécution politique ».