(Caracas) Poids lourd de l’opposition vénézuélienne, Manuel Rosales s’est défendu mercredi d’être une taupe du président Nicolas Maduro, assurant vouloir éviter une élection sans candidat de l’opposition, après s’être inscrit in extremis à la présidentielle du 28 juillet.

« On me fait la guerre sur les réseaux sociaux. Ils dépensent des millions de dollars pour inventer, calomnier, diffamer ! Que je suis le candidat de Maduro, que je négocie avec Maduro, que Dieu me protège (d’être le candidat de Maduro) », a déclaré M. Rosales lors d’une manifestation à Maracaibo, capitale de l’État pétrolier de Zulia (ouest), dont il redevenu le gouverneur en 2021.

Ancien candidat à la présidentielle contre Hugo Chavez en 2006, M. Rosales, 71 ans, a réussi à s’inscrire à la dernière minute avant la clôture des candidatures.

La Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), coalition de l’opposition dont le parti de M. Rosales est membre, n’arrivait pas à inscrire sa candidate Corina Yoris, une universitaire de 80 ans inconnue, remplaçante de la leader de l’opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible.

« J’avais peur que nous nous retrouvions sans candidat à la présidence et que nous laissions le champ libre à Maduro pour qu’il reste au pouvoir pendant encore six ans », a déclaré M. Rosales devant des centaines de sympathisants.

M. Maduro, investi par son parti, briguera un troisième mandat de 6 ans, alors que sa réélection en 2018, boycottée par l’opposition, n’a pas été reconnue par une partie de la communauté internationale et a débouché sur des sanctions.  

Certains observateurs et opposants craignaient que Rosales ne se soit présenté que pour occuper le terrain et diviser le vote de l’opposition lors de ce scrutin à un seul tour.  

Le PUD a finalement réussi à inscrire après la clôture officielle un candidat provisoire, Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur.

L’opposition espère cependant que M. Gonzalez puisse être remplacé par un autre candidat à l’avenir, Mme Yoris ou Machado, voire M. Rosales, qui a précisé rester aux ordres du PUD.  

Au moins neuf autres candidats qui se présentent comme opposants, mais sont considérés par l’opposition comme des collaborateurs, sont inscrits.