(Buenos Aires) Le président vénézuélien Nicolas Maduro a qualifié jeudi son homologue argentin Javier Milei de « bandit », trois jours après que les États-Unis ont annoncé avoir achevé la saisie d’un avion vénézuélien retenu à Buenos Aires depuis un an et demi.

« Ils ont volé notre avion […]. Le bandit Milei a volé l’avion du Venezuela, Javier Milei, le héros de l’ultra-droite », a déclaré M. Maduro dans une déclaration télévisée.

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Le président argentin Javier Milei

« Il fait semblant d’être fou, il est fou, ou les deux », a-t-il ajouté en faisant référence au dirigeant argentin élu en novembre dernier.

L’avion cargo Boeing 747 de la compagnie vénézuélienne Emtrasur avait été immobilisé en juin 2022 en Argentine après être arrivé en provenance du Mexique, avec un chargement de pièces automobiles.

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Le Boeing 747 au centre des accusations de Nicolas Maduro

L’appareil avait été vendu en octobre 2021 à Emtrasur, filiale de la compagnie aérienne publique vénézuélienne Conviasa, par l’Iranienne Mahan Air, en violation des sanctions américaines, avait justifié le département américain de la Justice début août 2022, en relayant aux autorités argentines une demande de saisie d’un tribunal du District de Columbia.

Caracas et Téhéran ont protesté contre les tentatives américaines de saisir l’avion, mais un juge argentin a ordonné en février qu’il soit remis aux États-Unis.

Les 19 membres d’équipage avaient été retenus — quoique libres — en Argentine puis autorisés peu à peu à quitter le pays, au fil de l’enquête.

Parmi eux figuraient quatre Iraniens, dont un suspecté par Washington d’être un ex-cadre des Gardiens de la révolution et de leur unité Al-Qods, classée organisation terroriste par les États-Unis.

« L’avion saisi, construit aux États-Unis, a été transféré par une compagnie aérienne iranienne sanctionnée dans le cadre d’une transaction qui a violé les lois américaines sur le contrôle des exportations et a directement profité au Corps des gardiens de la révolution islamique, qui est une organisation terroriste », a fait savoir le procureur général adjoint, Matthew G. Olsen, cité lundi dans un communiqué du département américain de la Justice.

« Mahan Air-connue pour transporter des armes et des combattants pour le Corps des gardiens de la révolution islamique et le Hezbollah — a violé nos restrictions à l’exportation […]. (L’avion) appartient désormais au gouvernement américain », a de son côté déclaré Matthew S. Axelrod, sous-secrétaire chargé du contrôle des exportations.

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a déclaré qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires » pour que l’avion soit restitué à son « propriétaire légitime ».