La ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, a indiqué lundi que la charte sur les plastiques dans les océans initiée par le Canada serait au coeur de la réunion de trois jours des ministres de l'Environnement du G7, qui commence mardi à Halifax.

La rencontre servira notamment à faire la promotion de la charte, qu'Ottawa s'apprête à déposer à l'Assemblée générale des Nations unies.

Cet accord non contraignant a été ratifié par cinq pays du G7 et par l'Union européenne lors du sommet des sept pays les plus riches tenu dans le Charlevoix, en juin. Les États-Unis et le Japon n'ont pas signé le document.

L'entente doit cependant obtenir un engagement plus large de la communauté internationale pour empêcher que les océans soient utilisés comme des dépotoirs à ciel ouvert, alors que plus de la moitié des déchets océaniques proviennent de pays d'Asie qui ne sont pas membres du G7.

La ministre McKenna a mentionné en entrevue que le monde sait que le plastique étouffe déjà les lacs et les rivières, et qu'il faut agir sous peine de voir plus de plastique que de poissons dans les cours d'eau d'ici 2050.

La réunion des ministres du G7 devrait aussi porter sur les règles visant à atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par l'Accord de Paris sur le climat, a confirmé Mme McKenna.

En outre, le large éventail du programme de trois jours comprend des discussions sur les mesures pour prévenir la pêche illégale, l'adaptation des côtes aux conditions météorologiques extrêmes et un rassemblement des ministres de l'Énergie du G7 au sujet des énergies propres.

Certains observateurs estiment que la discussion sur les matières plastiques dans les océans, dans une province misant sur un environnement marin sain pour la pêche et le tourisme, possède un fort attrait politique.

« S'ils passent à l'action sur cet enjeu, cela devrait avoir des échos positifs auprès du public et des autres pays », croit Ashley Wallis, directrice du programme eau et plastiques chez Environmental Defence.

De tristes images de pailles et de sacs de plastique causant la mort de tortues ont circulé sur les réseaux sociaux du monde entier, tandis que le vortex de déchets du Pacifique Nord a récemment été estimé à 79 000 tonnes de plastique, dont la moitié proviendrait de filets de pêche perdus.

Les dispositions de la charte invitent les États signataires à établir des normes pour accroître la réutilisation et le recyclage des plastiques, plutôt que de les envoyer à l'enfouissement. Elles invitent aussi les entreprises à assumer la responsabilité de raffiner leurs méthodes de production pour éliminer le gaspillage et les déchets.