La population de papillons monarques qui passe l'hiver dans le centre du Mexique a augmenté de 144 % par rapport à l'an dernier, a annoncé mercredi le Commissaire national des zones naturelles protégées du Mexique, Andrew Rhodes.

Cela ne veut pas dire pour autant que les papillons qui migrent du Canada et des États-Unis soient hors de danger.

Cet hiver, des chercheurs ont découvert que les papillons occupaient 6,95 hectares de forêts de pins et de sapins dans les montagnes de l'état de Michoacán et du district de Mexico. Cette surface était de 2,48 hectares il y a un an.

Les papillons sont tellement nombreux que leur population se mesure à la surface qu'elle couvre.

La déforestation illégale, l'utilisation d'herbicides dans les champs d'asclépiade, dont ils se nourrissent lorsqu'ils sont encore des chenilles, les changements climatiques et les évènements météorologiques extrêmes continuent de faire peser des menaces sur l'espèce.

Le papillon monarque (Danaus plexippus) parcourt 4000 kilomètres chaque année de la région des Grands Lacs, au Canada, jusqu'à une forêt du centre du Mexique. Il avance à une vitesse comprise entre 75 et 130 km/jour pendant la migration, battant des ailes entre 300 et 720 fois par minute.

Il vit au Canada et aux États-Unis entre avril et août. Pour survivre à l'hiver, des millions de papillons monarques migrent vers le Mexique en septembre-octobre, où ils restent de novembre à mars, se regroupant dans une forêt de pins à 3000 mètres d'altitude.

En février et mars, ils s'accouplent avant de retourner vers le nord. Les papillons vivent entre quatre et cinq semaines, mais la « génération Mathusalem » est une génération particulière de monarques qui peuvent vivre entre sept et huit mois pour accomplir leur cycle migration-hibernation-reproduction-retour.

La réserve de la biosphère des papillons monarques compte 56 259 hectares à la frontière entre les états de Michoacán et le district fédéral de Mexico, à une centaine de kilomètres au nord de Mexico.

Depuis 2008, la réserve est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

- Avec l'Associated Press