Le réchauffement climatique pourrait s'avérer plus sévère que ce que prédisent les modèles informatiques actuels, parce qu'ils surestiment la capacité protectrice des nuages, selon une étude de deux universités américaines.

Les scientifiques du Lawrence Livermore National Laboratory (Université de Californie) et de l'Université Yale (Connecticut) ont étudié un type particulier de nuages contenant à la fois de l'eau liquide et des cristaux de glace.

Ils ont réalisé que les modèles climatiques surestimaient la quantité de cristaux de glace pouvant se transformer en gouttelettes d'eau dans ce type de nuage sous l'effet d'une atmosphère terrestre plus chaude, selon les conclusions de l'étude publiée dans la dernière livraison du journal Science.

Utilisant des modèles mathématiques de pointe, ces chercheurs ont modifié les paramètres pour ramener les proportions d'eau et de glace plus en rapport avec la réalité.

Un nuage qui contient plus d'eau est plus brillant et freine donc plus efficacement la chaleur du soleil, en renvoyant ses rayons vers l'espace.

«Nous avons découvert que la sensibilité du climat à la température est passée d'une hausse de 4 degrés Celsius dans les modèles erronés à un accroissement de 5 à 5,3°C dans les versions corrigées. Cela reflète davantage la réalité observée des nuages dans la nature», précise Ivy Tan, une scientifique de l'Université de Yale, principale auteure de l'étude.

Selon les différents modèles climatiques, la température à la surface du globe devrait grimper de 2,1 à 4,7°C en réponse au doublement des émissions de CO2, ce que les scientifiques appellent la sensibilité du climat à l'accroissement du dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

Les résultats de cette étude confirment en outre de précédentes études selon lesquelles l'effet stabilisateur du réchauffement climatique par des nuages à des latitudes moyennes et élevées est exagéré dans de nombreux modèles climatiques.