Quatre personnes ont été arrêtées par la police, puis rapidement relâchées, pour avoir installé des affiches appelant à la défense de l'environnement, lundi soir à Montréal.
Il s'agit de militants d'Extinction Rebellion, un mouvement non violent qui prône des changements radicaux pour résoudre la crise écologique qui menace la planète.
L'incident est survenu vers 22 h près de l'intersection de l'avenue du Parc et de la rue Van Horne, aux limites des arrondissements d'Outremont, de Rosemont-La Petite-Patrie et du Plateau-Mont-Royal.
Les quatre militants apposaient différentes affiches, dont une à l'effigie de l'adolescente suédoise Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis depuis plusieurs mois devant le parlement de son pays pour exhorter les élus à agir pour protéger le climat.
« Assez rapidement, une patrouille nous a surpris », raconte à La Presse Louis Ramirez, l'un des quatre militants interpellés.
« Ils nous ont plaqués contre le mur et menottés, pour certains, se souvient-il. Ils croyaient qu'on faisait des graffitis. »
Après avoir réalisé que ce n'était pas le cas, les policiers auraient indiqué aux quatre personnes qu'elles n'étaient « plus en état d'arrestation », poursuit M. Ramirez.
Ils leur ont alors remis un constat d'infraction de 496 $ pour avoir enfreint le règlement municipal interdisant « de coller ou d'agrafer une affiche ailleurs que sur une surface prévue à cette fin ».
Trois voitures de patrouille ont participé à l'intervention.
Pas ciblés pour leur message
Les militants ne croient pas que ce soit la nature de leur message qui a entraîné l'intervention de la police, qui « ne savait pas quelles étaient les affiches » au préalable, estime Louis Ramirez.
« Ils pensaient probablement que nous faisions du vandalisme », ajoute Austin Graff, un autre des militants interpellés à qui La Presse a parlé.
Il considère néanmoins que l'intervention policière était « superflue », puisque l'endroit était « déjà couvert d'affiches ».
La politique du mouvement Extinction Rebellion est de ne « rien faire qui puisse causer des frictions dans la communauté [et] certainement pas du vandalisme », explique Austin Graff.
Les militants apposaient d'ailleurs leurs affiches à l'aide d'un mélange d'eau et de farine, afin de minimiser leur impact négatif, expliquent-ils.
« Je pense que nous faisons la bonne chose », dit Austin Graff, qui se réjouit que des passants se soient arrêtés pour les soutenir et prendre des photos durant leur interpellation.
« On fait ça parce que la situation est grave, renchérit Louis Ramirez. Le bateau est en train de couler. »
Il ne voit « aucun problème » à installer de telles affiches sur le domaine public.
« Elles sont belles, pas grossières, elles alertent les gens. »
Le Service de police de la Ville de Montréal a refusé de confirmer l'incident ; « on ne commente pas les interventions particulières », a indiqué à La Presse Emmanuel Anglade, de la division des communications.
Les militants entendent contester le constat d'infraction qui leur a été remis.
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Qu'est-ce qu'Extinction Rebellion ?
Le mouvement Extinction Rebellion (XR) est né en octobre dernier, en Grande-Bretagne, et prône la désobéissance civile comme moyen d'action pour alerter l'opinion publique et forcer les gouvernements à employer des moyens draconiens pour freiner le réchauffement climatique. XR a notamment fait parler de lui pour le blocage, par des milliers de personnes, des cinq principaux ponts de Londres, un samedi matin de novembre. Le mouvement a rapidement essaimé un peu partout dans le monde, notamment au Québec, où il commence à s'organiser.