Les changements climatiques vont avoir un effet délétère sur la morue en Scandinavie et dans l'Arctique, selon des chercheurs allemands. La morue de l'Atlantique va migrer vers le nord et celle de l'Arctique, dont dépendent beaucoup d'espèces dont les morses et les baleines, périclitera.

«La morue Atlantique et polaire va subir un double stress», explique dans un communiqué l'écologiste Flemming Dahlke, du Centre de recherche polaire et marine Helmholtz près de Brême, qui est l'auteur principal de l'étude publiée mercredi le 28 novembre dans la revue Science Advances. «Son habitat va se réchauffer et devenir plus acide.»

Cette acidification des mers est due à l'absorption d'une partie du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère. Le CO2 est l'un des principaux gaz à effet de serre et est notamment émis lors de la combustion des carburants fossiles.

Les calculs des écologistes allemands montrent que la proportion des larves de morue qui éclosent diminuera de 70% à 60% dans leur habitat actuel, ce qui devrait pousser l'espèce à migrer vers le nord. Comme la morue de l'Atlantique est plus grosse et plus agressive que la morue polaire, cette dernière devrait en pâtir. Outre les baleines et les morses, plusieurs espèces d'oiseaux arctiques se nourrissent de morue polaire.

Les flottes de pêche scandinaves devront aussi ajuster leurs habitudes. Plus de 800 000 tonnes de morue de l'Atlantique sont envoyées chaque année dans les poissonneries du monde entier. À titre de comparaison, au sommet de la pêche à la morue dans les Maritimes au Canada, les prises n'ont guère dépassé 600 000 tonnes, dans les années cinquante et soixante. En 2016, moins de 20 000 tonnes de morue ont été pêchées au Canada, pour l'essentiel à Terre-Neuve.

Les chercheurs ont fait leurs analyses en laboratoire, en soumettant des larves de morue à des changements de température et d'acidité.