Le président François Hollande a évoqué vendredi à Paris le « risque de l'échec » qui plane sur le prochain sommet de Rio sur le développement durable, prévu dans la grande métropole brésilienne du 20 au 22 juin et auquel il participera.

La conférence de « Rio va être difficile, nous savons qu'il y a des risques, des risques de paroles prononcées qui ne se retrouveront pas dans des actes, le risque de la division entre pays développés, pays émergents, pays pauvres, le risque de l'échec parce qu'il peut y avoir d'autres urgences », a souligné M. Hollande.

Le chef de l'État s'exprimait en ouverture du forum du club France Rio+20, qui rassemble des élus territoriaux, responsables d'associations et d'entreprises, ONG, syndicats, en vue du prochain sommet de Rio, auquel il se rendra après avoir participé à celui du G20, à Los Cabos au Mexique.

« Le monde est aujourd'hui tourné vers la crise économique, la crise de la finance, est inquiet d'un certain nombre de conflits », comme « celui de la Syrie » qui fait que l'« on se détournerait aisément de ce qui est pourtant l'urgence majeure, celle de l'environnement », a-t-il mis en garde.

Selon lui, « l'échec aussi peut être le produit d'une forme de désinvolture, d'indifférence, de légèreté, la tentation commode d'ignorer les périls, et pourtant ils sont là : il y a une crise de la biosphère », a-t-il insisté.

« Tous les rapports confirment qu'avec les émissions de CO2, il y a toutes les conditions, non pas d'un changement climatique mais d'un bouleversement climatique (...). Tous les signaux d'alarme ont été prononcés et nous devons les écouter », a-t-il dit.

Le président a néanmoins fait observer que la lutte contre le réchauffement climatique avait suscité de « grands rendez-vous réussis » : les Sommets de la terre à Rio en 1992, de Kyoto, en 1997, de Johannesburg en 2002.

« Les présidents de la République successivement en France se sont engagés, au-delà des sensibilités politiques », a-t-il indiqué.

« Il y a eu à chaque fois des progrès, ils sont insuffisants (...). Il faut la volonté politique, mais aussi déterminée soit-elle cette volonté politique n'est rien s'il n'y a pas la mobilisation citoyenne », a-t-il soutenu.

Il s'est pour sa part fixé « trois objectifs » à défendre lors de cette conférence : « accès plus équitable, plus universel aux énergies renouvelables », « la sécurité alimentaire » et « le soutien à l'économie verte ».

« Face à l'urgence environnementale, nous avons une obligation de réussite », a-t-il martelé.

Le président de la République a notamment plaidé pour la création d'une « organisation mondiale de l'environnement », comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy l'avait fait avant lui.

Selon lui, cette agence spécialisée de l'ONU pourrait être installée « à Nairobi. Ce serait la reconnaissance pour l'Afrique de cet enjeu majeur qui est la prise en compte de la diversité et de la richesse environnementale dont l'Afrique est le plus beau symbole », a-t-il conclu.