Le Pot au noir vient de pratiquement doubler en superficie dans les dernières heures, ajoutant ainsi au suspense de voir comment la flotte s'en sortira et ajoute du boulot pour tous en forçant les empannages à répétition.

Selon Météo-France, le Pot au noir accompagne et se déplace avec les premiers ce qui semble vouloir à priori avantager le groupe de chasse avec l'effet de potentiellement resserrer le classement.À l'heure actuelle, beaucoup de bateaux flottent dans des calmes déplaisants qui varient entre 2 et 4 noeuds sans compter certains concurrents qui, lors des conversations quotidiennes avec le QG course à Paris, indiquaient être carrément arrêtés.

Loïc Peyron (Gitana 80), toujours en tête, exposait via satellite que le Pot au noir n'est pas celui des livres à l'heure actuelle.

Sa nuit de navigation s'est faite à pas de tortue ainsi que toute la matinée. Les modèles météo analysés par le vieux loup de mer ne lui permettent pas d'estimer précisément la porte de sortie du Pot. En ce moment, il vogue au génois (un foc de grande taille et de forte puissance) afin de prendre tout le vent qu'il peut, mais au prix de découvrir que celui-ci était trempé, ce qui lui a donné du fil à retordre à cause du poids de la toile.

Sébastien Josse, sur BT, qui demeure deuxième à 21 miles nautiques explique : « Il fait une chaleur crevante (34 degrés celsius), dit-il. Je suis présentement à 0 noeud et je demeure à l'affut et très alerte puisque que les coups de vent peuvent venir de nulle part et générer de la casse sur le bateau. »

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) est troisième, suivi de très près par Vincent Riou (PRB) à moins de 5 miles nautiques. En fait, les 5 premiers sont à l'intérieur de 40 miles ce qui représente assez bien l'effet de resserrement créé par la zone de convergence tropicale (Pot au noir).

Roland Jourdain (Veolia Environnement), 8e à 77 miles nautiques de la tête, tente sa chance le plus à l'ouest de la flotte dans sa traversée du Pot et se retrouve potentiellement dans une position favorable puisqu'au pointage de 8h, heure de Paris, il était nettement le plus rapide à 11,4 noeuds alors que le marin le plus rapide devant lui est Loïc Peyron qui file à 7 noeuds.

Depuis hier, en effet, 'Bilou' de son surnom semble profiter à l'ouest de vents plus constants lui permettant d'avancer sur la route en limitant les manoeuvres.

Silence pour Jean Le Cam (VM Matériaux), présentement 10ième. Connaissant le bonhomme, parions qu'il doit en cravacher un coup et référer à plusieurs saints afin de trouver le truc magique pour reprendre un classement plus confortable et sortir du Pot plus rapproché du paquet.

Rejoint plus tôt aujourd'hui, Samantha Davies (Roxy) avouait avoir oublié d'ajuster l'alarme de son réveil matin ce qui lui a permis de dormir cinq heures consécutives pour la première fois depuis le départ. En bikini elle profite du soleil dans des vents qui se calment au profit de son arrivée à son tour dans la zone de mou.

Michel Desjoyeaux (Foncia), 18e à 323 miles, indiquait quant à lui :

« J'ai passé une partie de la nuit à dormir allongé dans le cockpit en regardant les étoiles. C'est sûr que ça m'arrange que les premiers tamponnent dans le Pot au noir, mais pour l'intérêt de la course, il serait préférable que le Pot au noir ne tue pas le suspense. Il serait dommage que le groupe de tête ne ressorte pas groupé du pot. »

Si le Pot au noir joue souvent les entonnoirs, obligeant la flotte à se recentrer vers un même point de passage, trois solitaires - ou plutôt trois joueurs - semblent avoir décidé de le traverser 250 miles plus à l'est que tout le monde. Là où le pot au noir est statistiquement le plus épais !

Jonny Malbon (Artemis), Unai Basurko (Pakea Bizkaia) et Rich Wilson (Great American III), respectivement 19e, 20e et 21e tentent une option qui paraît très risquée d'un point de vue comptable. Mais si le Pot au noir leur ouvrait les portes en grand, il leur permettrait de faire un bond au classement. Dans le cas contraire, la dégringolade n'en sera que plus sévère...

Les positions + retard sur le 1er (miles nautiques)

1- Loïc Peyron-FRA (Gitana Eighty)

2- Sébastien Josse -FRA (BT), 21.8

3- Jean-Pierre Dick-FRA (Paprec-Virbac), 23.7

4- Vincent Riou-FRA (PRB), 29.5

5- Armel Le Cléac'h-FRA (Brit Air), 38.9

6- Yann Eliès-FRA (Generali), 46.3

7- Mike Golding-GB (Ecover), 55.1

8- Roland Jourdain-FRA (Veolia Environnement) , 77.0

9- Jérémie Beyou-FRA (Delta Dore), 80.3

10- Jean Le Cam-FRA (VM Matériaux), 80.6

11- Dominique Wavre-SUI (Temenos), 191.0

12- Brian Thompson-GB (Team Pindar), 193.2

13- Samantha Davies-GB (Roxy), 205.8

14- Marc Guillemot-FRA (Safran), 253.0

15- Arnaud Boissières-FR (Akena Verandas), 288.3

16- Dee Caffari-GB (Aviva), 294.0

17- Stevee White-GB (Toe in Water), 305.9

18- Michel Desjoyeaux-FRA (Foncia), 310.6

19- Jonny Malbon-GB (Artemis), 343.9

20- Una Basurko-ESP (Pakea Bizkaia), 387.2

21- Rich Wilson-USA (Great American), 490.9

22- Raphaël Dinelli-FRA (Océan Vital), 547.3

23- Norbert Sedlacek-AUT (Nauticsport), 785.1

24- Bernard Stamm-SUI (Cheminée Poujoulat), 982.3

25- Derek Hatfield-CAN (Spirit of Canada), 1455.9

26- Jean-Baptiste Dejeantly-FRA (Maisonneuve), 1875.1

27- Alex Thompson-GB (Hugo Boss), Abandon

28- Kito de Pavent-FRA (Groupe Bel), idem

29- Marc Thiercelin-FRA (DCNS), idem

30- Yannick Bestaven-FRA (Aquarelle.com), idem