Le chien de garde de la Gendarmerie royale du Canada a ouvert une enquête d'intérêt public sur la façon dont les forces de l'ordre s'y sont prises pour assurer la sécurité aux sommets du G8 et du G20.

La Commission des plaintes du public contre la GRC (CPP) souhaite ainsi réagir à une plainte déposée par l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC), qui fait un certain nombre d'allégations au sujet de la conduite de membres de la GRC.

Selon le communiqué diffusé par la Commission, 28 plaintes ont été logées à ce jour au sujet de la participation de la GRC aux sommets.

En juin, les leaders des pays du G8 s'étaient réunis dans la région des chalets près de Huntsville, en Ontario, avant de rejoindre d'autres dirigeants pour le sommet du G20 à Toronto.

Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées au G20 de Toronto à la suite d'émeutes ayant causé d'importants dommages à certaines boutiques et à plusieurs véhicules du centre-ville, où se déroulait cette rencontre entre les leaders mondiaux.

Alors que les principales tâches visant à assurer la sécurité étaient du ressort des policiers municipaux, la GRC a joué un rôle prépondérant dans les opérations, surtout en ce qui concerne la planification et la coordination.

La plainte vise la participation des agents de la GRC lors de la planification des sommets, de l'infiltration et la surveillance des particuliers et des groupes, le recours à la force, les détentions, les arrestations durant les sommets et les conditions au centre de détention de l'avenue Eastern, à Toronto.

Certains manifestants ont affirmé avoir été violentés, menacés et maltraités par les policiers alors qu'ils étaient en détention.

Il est primordial de se pencher sur le rôle des forces de sécurité nationales lors des sommets, plaide l'avocate générale de l'Association canadienne des libertés civiles, Nathalie Des Rosiers.

«Je pense qu'il faut reconnaître que la planification de l'événement et la planification de la sécurité, dont la GRC était responsable, laissaient à désirer si elles ont mené à de telles violations», a-t-elle déclaré vendredi.

«Nous avons vu des policiers de la GRC en ville. Quand des arrestations survenaient, ils étaient là en tant qu'observateurs. Ils ne procédaient pas aux arrestations, mais ils étaient bel et bien présents.»

La Commission des plaintes du public a confirmé que la GRC avait fourni certains détails et certaines notes de synthèse concernant les opérations des policiers au moment des événements. Elle s'est dite confiante de bénéficier de la collaboration de la GRC.

Mais pour le Nouveau Parti démocratique, une vaste enquête publique sur les mesures de sécurité mises en place lors de ces rencontres internationales s'impose.

Car les six heures qui sont prévues pour qu'un comité parlementaire étudie les doléances ne permettront pas aux députés de se pencher adéquatement sur le dossier, s'est désolé le porte-parole du NPD en matière de sécurité publique, Don Davies.

«Nous aurions besoin de plusieurs jours pour témoigner, pas de minutes», a ajouté Mme Des Rosiers, selon qui une enquête conjointe entre le fédéral et le provincial serait plus souhaitable.