Maintenant qu'il a été déterminé que le nouveau Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) sera construit au centre-ville, de nouvelles questions se posent. Comment se déroulera la transition entre le CHUM actuel en trois lieux et le nouveau site unique? L'administration doit dresser un plan au cours des prochains mois. Mais les médecins du CHUM craignent que les travaux ne perturbent sérieusement l'accès aux soins.

Le nouveau CHUM sera construit sur le terrain actuel de l'hôpital Saint-Luc. La Direction de la transition a dû déterminer s'il était mieux de détruire Saint-Luc avant de reconstruire le CHUM (scénario en une phase), ou s'il était mieux de construire une partie du nouvel hôpital avant de détruire Saint-Luc (scénario en deux phases).

Le scénario en une phase a été rapidement écarté. Car si Saint-Luc était détruit, tous les patients de l'hôpital devraient être transférés aux deux autres sites du CHUM (l'hôpital Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu) jusqu'à la fin des travaux. Or, l'espace est insuffisant. Pour pouvoir absorber le flux de clientèle, deux bâtiments de huit étages devraient être construits.

«On a démontré que le projet en une seule phase, c'est impossible. Ce serait démentiel», explique le directeur général par intérim du CHUM, Serge Leblanc.

La Direction de la transition a donc décidé de construire le CHUM en deux phases. L'hôpital Saint-Luc restera en activité pendant que la première phase du méga hôpital sera érigée. «Ce qu'il faut clarifier maintenant, c'est les détails de cette transition», explique M. Leblanc.

Le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CHUM craint le pire. «C'est sûr qu'il va y avoir une diminution des soins à Saint-Luc durant toute la durée de la construction», s'inquiète le Dr Paul Perrotte, membre du comité exécutif du CMDP du CHUM.

Le Dr Perrotte explique que plusieurs rues seront fermées durant les travaux. «L'accès pour les ambulances sera difficile. On transférera des patients vers les autres urgences du CHUM, qui sont déjà surchargées», dit-il.

Les médecins du CHUM craignent aussi pour la qualité de vie des patients. «L'été, il fait chaud. On ouvre les fenêtres. Imaginez le vacarme qu'il y aura parce qu'un méga hôpital sera construit juste sous la fenêtre des patients de Saint-Luc!» dit le Dr Perrotte.

M. Leblanc assure que l'objectif du CHUM est de maintenir les services à la clientèle durant les travaux. «C'est un défi, mais ça se fait, dit-il. Peut-être qu'il y aura certains désagréments, mais on va essayer de les limiter au possible.»

Selon le Dr Perrotte, le projet du nouveau CHUM est «emballant». «Mais il faut s'assurer de continuer de soigner les gens et de bien le faire. Si ce n'est pas possible, il faut envisager d'autres solutions», dit-il.