Devant l'apparente impuissance du système judiciaire à enlever aux criminels le goût de recommencer, les solutions ne manquent pas. Les plus spectaculaires: La honte et l'humiliation publique. Du voleur à l'étalage forcé de se balader avec une pancarte au cou à l'agresseur sexuel pourchassé de ville en ville, ces méthodes donnent-elles de bons résultats? Pas nécessairement.

Les Américains l'appellent la «justice créative». Certains juges sont reconnus pour leur imagination au moment de taper du maillet, et leurs jugements sont très populaires auprès de la population.

 

> En 1994, un homme du Kentucky reconnu coupable d'avoir craché sur son ex-femme a été condamné à une amende de 100$... ou à laisser son ex-femme lui cracher au visage. Le même juge a déjà condamné des adolescents accusés de manoeuvres dangereuses au volant à cesser de regarder la télé, à lire chacun 12 classiques de la littérature et à lui envoyer un rapport de lecture toutes les deux semaines.

> En 2007, une Floridienne de 23 ans, pincée pour vol à l'étalage dans un Wal-Mart, a dû se balader pendant deux heures devant le palais de justice avec une pancarte où il était écrit: «J'ai volé dans un magasin», sous la surveillance d'un agent de probation. Le juge qui l'a condamnée a l'habitude d'offrir aux voleurs du genre le choix entre un ou deux mois de prison et deux heures d'humiliation. Quelque 600 voleurs à l'étalage jugés par ce magistrat ont choisi l'humiliation publique depuis une douzaine d'années.

> En 2004, une femme de Pennsylvanie, accusée de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort, a été condamnée à porter sur elle la photographie de sa victime pendant cinq ans. La famille a fourni la photo: celle du défunt dans son cercueil.

Mais l'un des champions des peines originales est sans aucun doute le juge Michael A. Cicconetti, de la cour municipale de Painsville, en Ohio.

> Des adolescents de l'Ohio qui avaient traité de «porcs» des agents de police ont dû se planter sur le coin d'une rue avec une pancarte où l'on pouvait voir la photo d'un porc assortie de la mention «Ceci n'est pas un policier».

> En 2005, une femme qui avait abandonné une trentaine de chatons dans la forêt a été condamnée à passer une nuit seule dans les bois.

> Un homme surpris avec un fusil chargé a été envoyé voir des corps à la morgue.

> Des voisins jugés trop bruyants ont dû passer une journée en silence dans la forêt ou écouter de la musique classique au lieu du rock.

> L'an dernier, un homme qui avait volé un tronc de l'Armée du Salut a dû vivre comme un sans-abri pendant 24 heures.

> Toujours l'an dernier, une femme qui avait volé de l'argent dans une église a dû écrire sur le sol, à l'aide de pièces de monnaie, la phrase «J'ai volé des pièces de monnaie dans cette église et je m'excuse auprès de chacun des fidèles qui entrent dans cette église».