La propagation de COVID-19 continue d’augmenter au Québec, accentuant la pression sur les hôpitaux. La Santé publique du Québec dit suivre la situation de près, mais juge qu’il est trop tôt pour parler de huitième vague.

Depuis quelques jours, le Québec note une tendance à la hausse de plusieurs indicateurs, notamment le nombre de cas, les hospitalisations et la concentration de COVID-19 dans les eaux usées. « Nous sommes très attentifs à la situation et pour l’instant, on est trop tôt pour statuer qu’il s’agit d’une nouvelle vague », a déclaré le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, en conférence de presse jeudi matin.

Le Québec a rapporté 1037 nouveaux cas jeudi, portant la moyenne quotidienne à 843. La tendance est ainsi en hausse de 14 % sur une semaine. Ces chiffres ne reflètent vraisemblablement qu’une partie des infections totales, en raison de l’accès limité aux tests de dépistage par PCR.

« L’augmentation de la transmission était à prévoir, même s’il n’y a pas de nouveaux variants qui sont arrivés dans notre paysage québécois », a indiqué le DBoileau, ajoutant que l’arrivée de l’automne favorise les contacts plus rapprochés à l’intérieur.

En plus des cas dépistés par tests PCR, 378 personnes ont également rapporté ces derniers jours avoir obtenu un résultat positif à un test rapide. Les cas autodéclarés, qui ne sont pas inclus dans les cas rapportés quotidiennement, ont augmenté de 14 % depuis une semaine.

Autre signe de propagation à la hausse, le nombre de travailleurs absents en raison de la pandémie a augmenté. Ils étaient 3861 jeudi à devoir s’isoler, soit 5 % de plus que la semaine dernière.

Cette propagation accélérée se traduit déjà par une augmentation des visites dans les hôpitaux. Le Québec rapporte jeudi une augmentation de 44 hospitalisations. Les 1663 personnes hospitalisées en ce moment représentent une hausse de 7 % sur une semaine. Aux soins intensifs, les 34 patients représentent par contre une baisse de 6 % sur une semaine.

Le nombre de personnes hospitalisées devrait augmenter au cours des prochains jours, le nombre d’admissions surpassant les sorties. On recense en moyenne 16 patients de plus chaque jour.

Par ailleurs, les huit nouveaux décès rapportés jeudi portent la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à huit. La tendance est en baisse de 34 % sur une semaine.

Légère hausse de la vaccination

La cadence de la campagne de vaccination est en légère hausse depuis une semaine. Le Québec administre en moyenne 19 800 doses par jour, soit 5 % de plus que la semaine dernière.

Malgré cette légère augmentation de la vaccination, le rythme est insuffisant pour augmenter la couverture vaccinale. En tenant compte du fait que la Santé publique recommande de se faire vacciner après cinq mois, seulement 20,3 % des Québécois ont leur vaccination à jour.

Le DBoileau a rappelé l’importance d’être à jour dans sa vaccination contre la COVID-19.

Le meilleur moyen de se protéger et de garder notre situation sous contrôle est de s’assurer de recevoir les vaccins contre la COVID-19.

Le DLuc Boileau, directeur national de santé publique

Pour ceux qui ont eu la COVID-19 récemment, il est préférable d’attendre trois mois avant de recevoir une dose de rappel.

La part des personnes âgées ayant reçu un vaccin récemment est plus élevée. Ainsi, 53 % des personnes de 70 ans et plus ont reçu une dose au cours des cinq derniers mois.

Depuis le début du mois de septembre, 1,2 million de doses du vaccin bivalent de Moderna ont été reçues au Québec et 300 000 doses ont été administrés, a indiqué le sous-ministre adjoint à la Direction générale de la coordination réseau et ministérielle et des affaires institutionnelles du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Daniel Desharnais.

Paxlovid

Par ailleurs, la Santé publique envisage d’élargir l’accès au Paxlovid, ce traitement qui réduit les symptômes, les risques d’hospitalisation et les risques de décès de la COVID-19. « Il y a des discussions pour élargir, notamment pour ceux que leur dernière dose date de plus de six mois », a indiqué le médecin microbiologiste Jean Longtin.

Approuvé par Santé Canada en janvier dernier et livré en faibles quantités – 6000 traitements pour tout le Québec au départ – le Paxlovid avait d’abord été autorisé seulement pour les personnes immunosupprimées et les non-vaccinés qui présentaient des facteurs de risque de complications. Ces critères avaient été légèrement élargis en février et à nouveau en mars, mais n’ont pas bougé depuis.

Avec La Presse Canadienne