(Ottawa) Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a précisé jeudi que d’être « à jour » dans sa vaccination contre la COVID-19 signifie d’avoir reçu une dose dans les neuf derniers mois, une mesure qui pourrait inspirer les gouvernements advenant qu’une obligation vaccinale soit réinstaurée à l’automne.

Une période de neuf mois constitue « un délai raisonnable » pour recevoir la prochaine dose et ainsi demeurer à jour dans leur vaccination, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Ottawa.

M. Duclos a dit vouloir « normaliser » ce qu’enseigne la science puisque « pleinement vacciné, ça ne fonctionne plus avec deux doses ».

Préciser un délai de neuf mois permettra d’« encourager » et de « guider » à la fois les gens dans ce qu’ils « doivent faire » et le gouvernement dans « toute autre mesure [qu’il] pourrait mettre en place », a dit le ministre.

À ses côtés, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a expliqué ce qui a permis de fixer la période à neuf mois.

« Du point de vue du Comité consultatif national sur l’immunisation, ils recommandent un intervalle de six mois entre cette deuxième dose et la dose de rappel […], mais les provinces peuvent également, selon leur épidémiologie et leur contexte, raccourcir les délais et certaines d’entre elles l’ont fait, a-t-elle dit. Et les gens peuvent aussi attendre trois mois après avoir été infectés pour recevoir leur dose de rappel. »

Le ministre Duclos avait déjà mis la table à la mi-juin en n’écartant pas de réinstaurer une obligation vaccinale à l’automne advenant que la situation épidémiologique se dégrade et en précisant qu’il remplace le concept d’être « entièrement vacciné » par celui de « vaccination à jour ».

Nouvelle recommandation du CCNI

Les propos du ministre surviennent quelques heures après que le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a recommandé que des doses vaccinales de rappel contre la COVID-19 soient offertes l’automne prochain à plusieurs clientèles de Canadiens.

Dans un document, le Comité propose que les personnes présentant un risque accru de maladie sévère due à la COVID-19 puissent recevoir une dose de rappel, indépendamment du nombre de doses de rappel déjà reçues.

Les personnes particulièrement visées sont les adultes âgés de 65 ans et plus, les résidants d’établissements de soins de longue durée ou de milieux de vie collectifs pour aînés, les personnes âgées de 12 ans et plus qui présentent un état qui les expose à un risque élevé d’une forme sévère de la COVID-19, les Métis, les Inuits et les personnes vivant dans des communautés des Premières Nations où l’infection peut entraîner des conséquences disproportionnées, les adultes des communautés racialisées ou marginalisées de même que les personnes âgées de 12 ans et plus vivant dans des milieux de vie collectifs comme les quartiers pour travailleurs migrants, les refuges et les établissements pénitentiaires.

Le CCNI recommande que la dose de rappel automnale soit offerte après un intervalle d’au moins six mois depuis une dose précédente ou une infection à la COVID-19. Toutefois, le Comité ajoute qu’un intervalle plus court d’au moins trois mois pourrait se justifier dans le contexte d’un risque épidémiologique accru.

La probabilité, le moment et la sévérité d’une future vague de la COVID-19 sont incertains, selon le CCNI, qui ajoute qu’il est possible que l’incidence du coronavirus augmente à la fin de l’automne et à l’hiver, ce qui représentera un risque pour les individus et les collectivités et augmentera la pression sur les systèmes de santé.